Alors que les discussions entourant le projet de loi 86 se poursuivent en commission parlementaire, l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ) rappelle par voie de communiqué «l’importance d’intégrer l’expertise agronomique dans l’aménagement du territoire agricole afin de contribuer à des décisions éclairées pour une utilisation optimale et durable.»
«Avec l’accroissement des pouvoirs municipaux en matière d’aménagement, il devient essentiel de mettre à profit les agronomes au sein des équipes multidisciplinaires pour garantir une évaluation rigoureuse du potentiel agricole réel des terres, une optimisation de leur utilisation et la mise en place de solutions adaptées aux enjeux de sécurité et d’autonomie alimentaire.», explique-t-il.
Dans cette perspective, l’Ordre des agronomes du Québec a soumis, lors de la consultation publique menée par le ministère Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) à l’automne dernier, un document de travail contenant diverses recommandations en faveur d’un aménagement du territoire agricole plus efficace et durable. Ces recommandations visaient notamment à mieux encadrer l’utilisation des terres agricoles, à renforcer la prise en compte de la qualité des sols et à assurer une approche intégrée et scientifique dans la planification territoriale.
L’agronomie, un levier incontournable pour des décisions éclairées
«L’aménagement du territoire ne peut se limiter à une simple préservation des superficies agricoles. Il doit également prendre en compte la qualité des sols, la capacité productive des terres et les besoins alimentaires afin d’assurer la pérennité de notre agriculture.», de dire l’OAQ.
Les agronomes ont un rôle clé à jouer dans :
- L’évaluation du potentiel agricole des terres en intégrant des analyses terrain essentielles qui vont au-delà des données publiques existantes, afin d’optimiser leur mise en valeur et assurer une utilisation adaptée aux réalités agricoles;
- L’apport d’une expertise agronomique pour éclairer les intervenants du milieu sur les enjeux agricoles liés à l’aménagement du territoire, notamment lors des révisions des schémas d’aménagement et des modifications des périmètres d’urbanisation;
- La planification ainsi que la réalisation de la remise en culture des terres en friche et la restauration des milieux agricoles dégradés;
- La gestion et la préservation de la qualité des sols et de l’eau, aussi bien souterraine que de surface, essentielles à la pérennité des communautés;
- L’adaptation aux changements climatiques et le renforcement de la résilience agricole, en intégrant des pratiques innovantes et durables.
Un appel à une plus grande implication des agronomes dans les instances locales
« L’aménagement du territoire agricole repose sur des décisions complexes qui nécessitent une expertise spécialisée. L’implication des agronomes dès les premières étapes est essentielle pour garantir des choix éclairés, durables et adaptés aux réalités agricoles de chaque région. », dit Michel Montpetit, président de l’OAQ.
L’OAQ encourage ses membres à jouer un rôle actif auprès des instances locales (municipalités, MRC, comités d’aménagement) afin de contribuer à des décisions mieux informées et adaptées aux réalités du terrain. Leur expertise permettra notamment de mieux encadrer l’expansion urbaine, d’optimiser l’utilisation des sols et de favoriser un développement agricole durable en concertation avec les autres acteurs du territoire, est-il précisé dans le communiqué.
