
La Vie agricole suscite de l’intérêt dans le monde du cheval depuis sa vingtaine de textes autour du monde du cheval de course. De plus en plus les hommes de chevaux nous appellent ou nous écrivent pour nous parler de leur milieu qu’ils voudraient en meilleure synergie avec le reste de la population et ce soir c’est un passionné, né en France et déménagé au Québec en 2009, qui nous a rejoints : Franck Chosson, pour qui la mise en marché du monde des courses a raté sa cible ces dernières années.
« Je suis arrivé au Québec en 2009, je suis un véritable passionné des courses de chevaux et c’est seulement il y a un an et demi que j’ai su qu’il y avait des courses au Québec, c’est aberrant!», nous dit-il.
Il s’étonne qu’il n’y ait jamais de publicité à la radio, d’annonces des résultats de courses ou des retransmissions à la télévision.
«Créer l’évènement»
« Il faut créer l’évènement. Par exemple en France avec Quinté Plus, il se fait des courses avec quinze ou seize chevaux. Ici à Trois-Rivières quand ça part à 8 chevaux, le suspens n’est pas long pour savoir qui va gagner. Avec des courses d’un demi-mile de plus et de meilleures bourses, il y aurait de quoi intéresser des propriétaires, mais aussi le public».
Il nous rappelle que dans les hippodromes en France pendant les balances le public a accès aux jockeys, aux chevaux, ça fait partie du spectacle.
« Ici même si Trois-Rivières est un bel hippodrome, ça manque d’animation. Des fois les courses à Trois-Rivières c’est à mourir d’ennui. Ça prend de la musique, de l’animation entre les courses pour les familles», précise-t-il.
S’il n’est pas tout à fait au courant de la période Blue Bonnet et de ce que représentait le Québec à l’époque dans le monde de l’élevage, il conçoit fort bien que la belle province avait alors la place qu’occupe depuis toujours en France la Normandie comme région de référence du monde du cheval dans l’hexagone.
«Le gouvernement doit se réveiller»
Il espère que les autorités comprendront qu’en laissant partir les meilleurs chevaux en Ontario et ailleurs «qu’ils nuisent à une économie qui développe les régions». Pour lui il est temps que le gouvernement se réveille.
« Pourquoi l’Ontario investit 110 millions de dollars et le Québec rien?», ajoute-t-il.
Il voit les échanges actuels entre l’ATAQ ( Association du Trot et Amble du Québec) et le CJQ ( Club Jockey du Québec) via notre média et espère que si des changements sont pour survenir au CJQ que les administrateurs actuels ne choisiront pas leurs successeurs eux-mêmes.
«Éviter l’Omertà»
«Déjà qu’on n’a pas les chiffres du Club Jockey, il ne faudrait pas que le prochain conseil soit pareil et que ce soit encore l’Omertà», nous dit Franck Chosson.
Pour une belle réussite du monde des courses, il l’assure, le modèle français du PMU (Paris Mutuel Urbain), qui permet aux gens de la ville de parier sur les courses est la solution : « J’ai aussi été propriétaire d’un PMU en France et je sais le rôle que cela joue dans l’industrie. Quand les gens comprennent les courses de chevaux, ce n’est plus une compétition avec les machines à sous. Ce sont deux publics différents», dit-il.
Sur la photo: Franck Chosson à droite lors de son passage récent à Passion Courses