Les yeux rivés sur le 30 septembre 2025, échéance du Farm Bill

On apprenait dans le Bioclips de début mars par le biais du MAPAQ que le Farm Bill de 2018 prolongé d’abord jusqu’en 2023 l’a été ensuite jusqu’au 30 septembre 2025 et cette date fatidique peut inquiéter. Si un nouveau Farm Bill n’était pas adopté, la Loi permanente s’appliquerait entraînant certaines perturbations.

Le Farm Bill qui balise les interventions du gouvernement fédéral américain dans les secteurs agricoles et agroalimentaires est scruté de près par le Canada et le Québec. Si cette loi omnibus qui inclut le soutien des revenus des exploitants de certaines grandes cultures, la protection de l’environnement, la conservation de terres et des eaux, le soutien au développement rural, mais surtout l’aide alimentaire à la population n’était pas resignée elle entraînerait un retour aux règles des années 30 à l’époque de la Grande Dépression et les experts selon le MAPAQ estiment que ces dispositions archaïques pourraient entraînaient des perturbations majeures. « En l’absence d’un nouveau Farm Bill, le gouvernement américain serait contraint d’acheter des produits laitiers et de débourser le double des prix actuellement en vigueur sur le marché, le soutien étant calculé sur la base des prix de référence de 1910-1914»

Si un retour de la loi des années 30 devait arriver, cela pourrait faire craindre aux consommateurs «une augmentation des prix des aliments». Si les producteurs agricoles réduisaient les volumes produits en réponse à une diminution des subventions,l’offre diminuerait, tout comme celle des banques alimentaires.

Ce fameux Farm Bill souvent brandi ici comme la démonstration d’un énorme soutien des producteurs américains est avant tout un soutien à la population la plus pauvre par le biais du SNAP ( Supplemental Nutrition Assistance Program) initié en 2008 inspiré du programme Food Stamps de 1936. La portion nutrition gobe 76 % des dépenses du Farm Bill, l’assurance récolte 9%, la conservation des sols 7 %.

Dans l’esprit de ce que la nouvelle administration appelle DOGE ( Department of Government Efficiency ) on sait que l’objectif, rappelle le MAPAQ, est de « réduire le soutien aux agriculteurs tout en assouplissant la réglementation et en diminuant le contrôle des agences fédérales»

L’approche américaine se justifie par un accroissement de la compétitivité mondiale de l’agriculture américaine par une simplication par exemple des exigences environnementales ou du processus d’approbation d’une culture génétiquement modifiée.

Nul doute que le Canada et le Québec vont scruter de près l’évolution de ce dossier d’ici le 30 septembre prochain.

 

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