
Les Producteurs de grains du Québec (PGQ) dont c’est le 50e anniversaire étaient à l’honneur aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, y est allé d’une déclaration pour féliciter l’organisation pour son rôle clé dans le développement de la prospérité et de la production de grains au Québec. Si les PGQ sont effectivement au cœur du développement des grandes cultures au Québec, plusieurs intervenants ont rappelé au cours de l’année 2024 que leur rôle dans le développement du blé humain ( blé panifiable) n’a pas été des plus reluisants au fil des dernières décennies : Statistiques Canada nous rappelait que seulement 8% du blé utilisé dans les farines du Québec proviennent du Québec : 92% du blé au Canada se fait dans 3 provinces des Prairies
Les Céréaliers du Québec et l’Institut Jean-Garon ont œuvré au cours des trois dernières années pour faire valoir l’importance de la rotation des cultures dans les champs en incluant la culture du blé entre le maïs et le soya pour le bien des sols et pour des baguettes produites avec du blé d’ici. La mobilisation au fil des années a mobilisé le transformateur Les Moulins de Soulanges, puis les boulangeries : Première Moisson, Boulangerie Ange, Saint-Méthode, etc. mais pour le moment le statu quo persiste.
La Vie agricole vous faisait part l’an passé quasiment jour pour jour d’une réunion qui s’est tenue au-dessus de la boulangerie Au Palet d’Or à Québec menant à la création de Blé Boulanger du Québec, sur une initiative de menée par les Céréaliers du Québec et l’Institut Jean-Garon, en collaboration avec Rudy Laixhay. Les démarches au MAPAQ ont fait chou-blanc malgré les efforts médiatiques soutenus de La Vie agricole et l’apport d’une consultante, ex-ministre des régions du gouvernement Legault, Marie-Ève Proulx.
Concertation Grains Québec en lien avec les PGQ est l’organisation qui garde main-mise sur le développement du blé panifiable à ce jour. Espérons que les honneurs accordés ce matin à l’Assemblée nationale aux PGQ leur donneront le goût d’une mobilisation pour du blé du Québec avant que les consommateurs ne se rendent compte que notre baguette dans les boulangeries est plus estampillée de l’unifolié que de la fleur de lysée.
Christian Overbeek, président des PGQ est quant à lui très fier du soutien du ministère de l’Agriculture : «Cette reconnaissance illustre la collaboration vivante entre les PGQ et le gouvernement. Nous nous réjouissons également que le ministre ait reconnu l’apport significatif de notre organisation — et l’ensemble de nos membres — sur l’autonomie alimentaire du Québec et le développement économique de nos régions depuis un demi-siècle?».
«La production est passée en 50 ans d’un million à cinq millions de tonnes. La production de grains est aujourd’hui le 2e secteur agricole en importance au Québec. Elle génère des richesses considérables dont les retombées bénéficient collectivement à l’ensemble de la population.», de préciser les PGQ.
Et le blé dans tout ça ? C’est une autre histoire !