John Parisella, ancien délégué général du Québec à New-York, présent ce matin au congrès de l’UPA, est venu parler de l’ALENA et du président américain, Donald Trump, l’homme au cœur des inquiétudes qui hantent les négociateurs sur le renouvellement de ce traité important pour le Canada.
« On est dans une saison riche qui s’annonce sur le plan politique et économique en 2018», a dit en ouverture John Parisella.
Il s’est dit confiant pour l’avenir parce que, dit-il : « Si la rhétorique économique fait les manchettes, c’est au final souvent la réalité économique qui triomphe».
Il faudra compter avec Trump
M. Trump a gagné légalement, a-t-il précisé, mais le président américain reste très dérangé par le sujet concernant la légitimité de son élection qui lui serait reprochée de préciser M.Parisella.
« Je ne suis pas là pour le dénigrer. Si, ça personnalité peut être parfois grossière et vulgaire, il est président des États-Unis».
John Parisella a rappelé que la destitution dont on parle parfois n’est pas des plus réalistes. « Il faut prévoir qu’il sera là pour 3 ans et savoir qu’il a encore 30 à 35 % d’appui inconditionnel dans la population».
La mécanique Trump
« M.Trump est dans l’esprit du bilatéralisme et il n’est pas dans le win-win mais dans le win-loose. Ça lui prend un gagnant et un perdant» de dire John Parisella.
M.Parisella juge l’opposition politique comme étant faible : « Les démocrates n’ont pas un discours cohérent et n’ont aucune candidature qui se pointe pour les prochaines présidentielles et ça c’est un atout pour M.Trump».
Les enjeux de l’ALENA
De plus en plus, on parle plus d’intégration que de libre-échange dans nos collaborations avec les voisins du Sud, mais « il ne faut pas perdre de vue qu’on a plus besoin d’eux qu’eux de nous, même si nos échanges bénéficient en partie aux Américains en retombée économique», de préciser John Parisella.
«En octobre, sur l’ALENA, il y avait une perte d’espoir, mais aujourd’hui en écoutant M.Bachand, M.Chrétien dans sa conférence hier à Montréal, sans être jovialiste, on peut être optimiste. Les Américains ne sont pas unifiés derrière Trump pour remettre en cause l’ALENA même parmi les Républicains».
Parmi les dossiers clefs, la gestion de l’offre
«L’idée qu’un pays puisse se retirer tous les 5 ans ça ne passe pas. Une évaluation d’un traité c’est normal, mais pas un retrait unilatéral d’un pays» a ajouté M.Parisella évoquant ce qui a circulé ces derniers temps.
«Sur la gestion de l’offre, les demandes comme telles, sont inacceptables. Moi, comme consommateur, ça m’a permis de mieux comprendre. C’est un modèle canadien qu’on s’est donné. Même si des concessions ont été consenties avec l’Europe, il ne faut pas démanteler la gestion de l’offre pour conserver les intérêts d’ici. C’est un dossier qui pourrait nous amener à quitter la table de négociations» a-t-il conclu.
«Si les Américains se retiraient de l’ALENA, l’entente Canada-US et Canada-Mexique continuerait d’exister et au-delà de cela il y a les règles de l’OMC» dit-il.
Mais John Parisella semble finalement croire à un aboutissement positif en partie grâce au travail de Marcel Groleau à la table des négociations: « J’ai dit à Marcel que ses analyses sont une force énorme dans la diplomatie déployée avec les Américains».