Le gouvernement cède une part d’accès aux marchés: les éleveurs de poulet réagissent

Les Producteurs de poulet du Canada (PPC) s'inquiètent de l'incidence des décisions prises à la fin des discussions entourant le nouvel accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP). Ils ont réagi hier par voie de communiqué. 

L'accord inclut des concessions en matière d'accès aux marchés pour les produits du poulet qui ont été accordées dans l'accord original du Partenariat transpacifique (PTP) en réponse aux demandes des États-Unis. Comme les États-Unis se sont depuis retirés du PTP, ces concessions n'auraient pas dû faire partie des négociations estiment Les Producteurs de poulet du Canada. «Cela est particulièrement vrai à la lumière du fait que les autres pays n'ont rien donné en échange pour cet accès accru au marché canadien du poulet», de préciser les PPC.

L'accès consenti dans le cadre du nouveau PTPGP représente une quantité additionnelle équivalente à 2,1 % de la production canadienne qui sera importée, en sus de l'engagement actuel du Canada de 7,5 %, portant le total à 9,6 %.

« Il est plus important que jamais que le gouvernement commence à fermer les échappatoires et qu'il applique les programmes promis lorsque le PTP a été conclu à l'origine », affirme Benoît Fontaine, président des Producteurs de poulet du Canada, en faisant allusion aux engagements d'octobre 2015, à savoir d'offrir des programmes de soutien et d'appliquer les mesures anticontournement en rapport au poulet.

Ces mesures et programmes annoncés au moment où l'accord original a été conclu visent le poulet à griller faussement étiqueté et importé comme poules de réformes, l'ajout de sauce afin de contourner les contingents d'importation et l'exclusion des produits sujets à la gestion de l'offre dans le PRD (programme de report des droits) afin de mettre un terme aux échappatoires.

Ensemble, ces contournements ont résulté en des pertes annuelles de :

  • Plus de 139 millions de dollars en recettes agricoles
  • 4 456 emplois
  • 335,3 millions de dollars pour le PIB
  • 11,9 millions de dollars en revenus fiscaux

«Un accès accru au marché canadien du poulet, surtout que nous n'avons rien obtenu en retour, affectera les emplois à l'échelle du pays », soutient M. Fontaine. « Ces programmes aideront à atténuer les dommages occasionnés par le fait de céder notre accès aux marchés.»

M. Fontaine poursuit en disant « Nous devons préciser clairement que nous en sommes à la limite de ce que nous pouvons concéder dans toutes futures négociations. Si les États-Unis veulent avoir accès à notre marché, par exemple, ils n'ont qu'à rejoindre les rangs des signataires du PTPGP. »

BV : Pascal Monnier nouveau producteur de poulet et de dindon, Jean-Claude PoissantSecrétaire parlementaire du ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire du Canada  et Benoit Fontaine président des Producteurs de poulet du Canada.

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