La valeur moyenne des terres agricoles au Québec a poursuivi sa hausse constante en 2017, soit à un rythme similaire à la moyenne nationale. C’est le signe d’une économie agricole vigoureuse et stable, selon Jean?Philippe Gervais, économiste agricole en chef à Financement agricole Canada (FAC).
Au Canada, la valeur moyenne des terres agricoles a augmenté de 8,4 % en 2017, après avoir connu une hausse de 7,9 % en 2016. Même si la valeur moyenne des terres agricoles a augmenté chaque année depuis 1993, les hausses récentes sont moins marquées que celles de la période de 2011 à 2015, au cours de laquelle des augmentations considérables de la valeur moyenne des terres agricoles ont été enregistrées dans de nombreuses régions différentes.
« Dans un contexte de progression constante de la valeur des terres agricoles, le moment serait bien choisi pour les producteurs de réviser et d’ajuster leur plan d’affaires afin de tenir compte de la variabilité des prix des produits de base et des taux d’intérêt légèrement plus élevés, d’évaluer leur situation financière globale et de mettre l’accent sur l’amélioration de leur productivité », fait valoir M. Gervais. « Il serait également bon que les producteurs aient en place un plan de gestion du risque qui protège leur entreprise en cas de circonstances et d’événements imprévus. »
Au Québec, la valeur moyenne des terres agricoles a augmenté de 8,2 % en 2017, après avoir progressé de 7,7 % en 2016 et de 9,6 % en 2015.
Alors que la Saskatchewan, l’Ontario et la Nouvelle?Écosse ont connu les hausses moyennes les plus importantes, quatre provinces, à savoir la Colombie?Britannique, l’Alberta, le Manitoba et l’Île?du?Prince?Édouard, ont affiché des hausses moins considérables par rapport à l’année précédente.
Les provinces du Québec et du Nouveau?Brunswick ont toutes deux affiché des augmentations qui se situaient assez près de la moyenne nationale, tandis qu’il n’y a pas eu suffisamment de transactions à Terre?Neuve?et?Labrador pour évaluer pleinement la valeur des terres agricoles dans cette province.
Une partie des augmentations de la valeur moyenne des terres agricoles de l’année dernière pourrait également s’expliquer par le moment où ont eu lieu les hausses des taux d’intérêt, puisque la plupart des provinces ont enregistré des hausses à un rythme plus rapide au cours des six premiers mois de l’année, alors que les taux d’intérêt n’ont augmenté qu’en deuxième moitié de 2017. Les augmentations récentes des coûts d’emprunt et les anticipations de hausses supplémentaires pourraient ralentir le marché des terres agricoles en 2018, toujours selon M. Gervais.
Le rapport Valeur des terres agricoles de FAC met en lumière les fluctuations moyennes de la valeur des terres agricoles à l’échelle régionale, provinciale et nationale. Le rapport de cette année décrit les fluctuations survenues entre le 1er janvier et le 31 décembre 2017 et, pour la première fois cette année, fournit des écarts de valeurs ainsi que des indicateurs de valeurs permettant de comparer le prix des terres à l’acre d’une région à une autre.
« Il est important de ne pas oublier que les prix des terres agricoles peuvent varier énormément d’une région à une autre en raison de nombreux facteurs à l’échelle locale qui peuvent influencer la valeur qu’un acheteur et un vendeur attribuent à une parcelle de terre », poursuit M. Gervais.
Il a également souligné que chaque exploitation agricole est unique et que même s’il existe une excellente raison d’acquérir des terres supplémentaires, il importe de bien évaluer les risques et les bénéfices.
« Les exploitations agricoles doivent être vigilantes dans les régions où le taux de croissance de la valeur des terres agricoles a dépassé celui des revenus agricoles au cours des dernières années », mentionne M. Gervais.
« La bonne nouvelle est que les exploitations agricoles canadiennes sont, en général, dans une excellente situation financière lorsqu’on parle de leur revenu net comptant et de leur bilan », a-t-il dit.