Madame Martine Ouellet, chef du Bloc Québécois et députée à l’Assemblée nationale, et Xavier Barsalou-Duval, chef parlementaire du Bloc Québécois, affirment que le Bloc Québécois n’acceptera aucune brèche, c’est-à-dire 0%, dans la gestion de l’offre et ils demandent l’abolition de la clause investisseur.
« Nous, au Bloc Québécois, on ne cherche pas un accord à tout prix, mais un bon accord, quitte à prendre le temps nécessaire », a exprimé Martine Ouellet. En effet, comme nous avons pu le constater dans les négociations d’accords commerciaux antérieures, le Canada n’hésite jamais à sacrifier le Québec lorsqu’il veut un accord à tous prix. « Nous l’avons vu dans le dossier de la gestion de l’offre : durant la partielle dans Lac Saint-Jean l’automne dernier, Justin Trudeau a promis, main sur le cœur, qu’il n’y aurait aucune brèche. Après l’élection partielle, il a renié sa parole en sacrifiant 3,25% de la gestion de l’offre… Si nous pouvions enfin représenter directement nos intérêts en tant que pays, nous n’aurions plus à faire des pirouettes pour convaincre le premier ministre d’une nation étrangère à la nôtre », a ajouté la chef du Bloc Québécois.
Xavier Barsalou-Duval abonde dans le même sens : « Quand est venu le temps de faire des concessions pour obtenir des accords commerciaux, le Canada a toujours fait passer ses intérêts avant ceux du Québec. Particulièrement dans le domaine de l’agriculture où ils n’ont aucun scrupule à créer des brèches dans la gestion de l’offre au détriment des agriculteurs du Québec. Nous n'avons qu'à penser à l'AÉCG ou au PTP où le Canada a laissé tomber respectivement des parts de marché de 2 et 3,25% dans le secteur des produits laitiers, qui est situé en grande partie au Québec ».
Cette position ne favorise pas non plus l’obtention de gains pour le Québec dans la renégociation de l’accord. « En se plaçant en position de faiblesse, Justin Trudeau ne fait rien pour faire disparaître la clause investisseur qui permet aux entreprises étrangères de poursuivre honteusement les états si ceux-ci modifient leurs législations et que cela nuit à leurs «profits potentiels. Ce n’est pas vrai qu’on va laisser les entreprises dicter aux états leurs quatre volontés. C’est la démocratie du peuple qui est mise en péril », a renchéri Martine Ouellet.
« Avec son attitude jovialiste, Justin Trudeau affaiblit notre capacité de renégocier l’accord en fonction de nos intérêts. En faisant cela, le rouleau compresseur Trump va nous passer sur le corps et il n’y aura aucun gain tangible pour le Québec. Pire, le Québec risque de subir d’importants reculs », a conclu la chef du Bloc Québécois.