Et si on réglait la problématique des pesticides par la technologie ?

Alors que des recherches ont montré que l'aire de manutention des pesticides dans les exploitations agricoles peut être une source importante de contamination de cours d'eau, de lacs, de milieux humides et d'eaux souterraines, une nouvelle technologie est à l’essai : le bio-épurateur. Celui-ci empêcherait jusqu’à 70 % de la contamination de l’eau par les pesticides dans les exploitations agricoles.

Une solution sécuritaire pour la gestion des résidus de pesticides

Les bio-épurateurs peuvent représenter une solution sécuritaire et efficace pour la gestion des résidus de pesticides selon la chercheure Claudia Sheedy. Le but des recherches de Mme Sheedy est de fournir des données scientifiques solides à l'appui d'une solution sécuritaire et efficace pour gérer l'élimination des eaux de rinçage de pesticides à la ferme.

« Nous travaillons directement avec des producteurs pour construire les bio-épurateurs, car la reconnaissance de leur valeur croît rapidement. Notre webinaire de 2018 comptait plus de 160 participants inscrits, parmi lesquels il y avait des représentants de l'industrie, des producteurs, des associations de producteurs et des représentants de gouvernements, ce qui montre clairement que l'intérêt est là.», déclare Claudia Sheedy, chercheuse scientifique à Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) au Centre de recherche et de développement de Lethbridge

Mme Sheedy et son équipe continueront de publier des articles scientifiques et travailleront avec des producteurs à la construction de bio-épurateurs un peu partout au pays pour qu'un nombre encore plus grand d'agriculteurs canadiens soient sensibilisés à cette technique et l'adoptent de soutenir le ministère. «Son équipe collabore déjà avec des associations locales qui ont de bons réseaux dans le Sud de l'Alberta et le centre de la Saskatchewan pour accroître l'adoption des bio-épurateurs par les producteurs canadiens. Le gouvernement canadien espère que le soutien de ces groupes conduira à une adoption des bio-épurateurs d'un océan à l'autre», précise le communiqué émis par AAC.

Les pesticides restent nécessaires à l’agriculture moderne

Les pesticides bien que souvent décriés dans l’espace public jouent un «rôle crucial dans une grande partie de l'agriculture d'aujourd'hui» selon le ministère  Agriculture et Agroalimentaire Canada. «Ils aident les agriculteurs à protéger leurs cultures contre les mauvaises herbes et les insectes envahissants».

Le ministère explique que «les bio-épurateurs sont des structures de filtration d'aspect cubique, conçues pour retirer les pesticides des eaux de rinçage du pulvérisateur en les faisant s'égoutter à travers des couches d'un mélange organique (un mélange de copeaux de bois ou de paille, de tourbe ou de compost et de terre végétale). Le mélange organique absorbe les eaux de rinçage et constitue un milieu parfait pour un type de microorganismes qui utilisent les pesticides comme forme de nourriture. Après avoir traversé le bio épurateur, les eaux de rinçage s'égouttent par le fond, sous forme d'eau propre».

Dans une perspective environnementale, les bio-épurateurs représentent une solution sécuritaire et efficace pour la gestion de l'élimination des eaux de rinçage des pesticides assure AAC. «Comme les pesticides continuent d'être un outil important de lutte contre les organismes nuisibles, il se peut qu'un plus grand nombre de producteurs canadiens utilisent des bio-épurateurs pour améliorer la performance et la durabilité de leurs exploitations sur le plan environnemental».

Le groupe de travail d'AAC sur les bio-épurateurs, dirigé par Mme Claudia Sheedy, Ph. D., construira un bio-épurateur à la ferme expérimentale du Ministère à Frelighsburg, au Québec, ainsi qu'un site de démonstration de bio-épurateur au centre de recherches d'AAC situé à Summerland, en Colombie-Britannique, au printemps 2019 pour évaluer l'efficacité dans le cas des pesticides utilisés dans les vergers et les vignobles.

 

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