En ce jour 4 d’audience sur l’avenir des médias à l’Assemblée nationale du Québec, Marc-François Bernier, journaliste, auteur et docteur en science politique a mis en lumière une réalité que beaucoup oublient : « Les réseaux sociaux sont le 5e pouvoir qui surveille le 4e». Si l’on a souvent dit qu’après le législatif, l’exécutif et le judiciaire, les médias sont le 4e pouvoir et bien nous aurions alors à faire maintenant à un 5e pouvoir. Comme quoi on n’arrête pas le progrès ! Pour le député péquiste Harold Lebel, les régions doivent être prioritaires dans la conclusion de cette commission sur l'avenir des médias.
Radio-Canada ouverte à des échanges
Radio-Canada qui est venue soutenir son mémoire aujourd’hui a déclaré appuyer l’idée d’une aide aux médias privés. Michel Bissonnette, vice-président évoque dans la contribution que pourrait faire Radio-Canada dans le futur, pour aider certains médias en difficulté, être ouvert à « des échanges de contenus marché par marché».
Télé-Québec pas forcément bienvenue en région
Harold Lebel lui s’est démarqué aujourd’hui en déclarant que les hebdos ont plus besoin d’aide que de la compétition de Télé-Québec dans les régions. C’est là qu’on voit la difficulté d’aborder la problématique. Si on ne fait pas d’effort pour déployer de nouveaux moyens en région, on crie au meurtre pour abandon des régions. Si on veut établir des structures en région on craint pour la survie des médias existants !
On parle à Québec, on décide à Ottawa
Comme le rappelait le chroniqueur du Journal de Montréal, Michel Girard, dans un tweet ce matin « Les géants du GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) ont payé l’an dernier 26 milliards d’impôts sur des revenus de 817 milliards US, ce qui équivaut à une taxe de 3%. Le problème? Le Canada n’a pas reçu une cenne de ces impôts.»
On a donc beau parler à Québec, c’est surtout à Ottawa que le tout va se dénouer ou pas !
L’identité francophone au cœur des débats
Isabelle Mélançon très impliquée dans cette commission sur l’avenir des médias y est allée d’un cri du cœur : « Ce qu’on veut actuellement sauver, c’est notre identité». Sur ce point-là, on peut l’imaginer, elle ne devrait pas avoir de mal à se mettre au diapason même avec Pierre-Karl Péladeau.
Peut-on éviter la concentration de la presse ?
Et quand Catherine Dorion, encore sous le choc de son uppercut envoyé par Péladeau hier, a demandé aux représentants de Radio-Canada d’expliquer les aspects néfastes de la concentration de la presse, elle s’est fait répondre que la diversité des entreprises et la pluralité de journalistes sont des notions effectivement importantes. En fait ça ne prend pas la tête à Papineau pour savoir que plus il y a d’entreprises et plus il y a de journalistes, mieux c’est. Mais le contexte actuel fait aussi en sorte que la démonstration est faite de facto que la concentration permet certains avantages de multiplateformes. Et tout le monde n’y est pas allé au même rythme ces dernières années !
Tiens, tiens … On parle de diversité et pluralité dans les médias et si on appliquait cette diversité et pluralité aux médias agricoles, histoire d’envoyer un peu d’air frais !
On verra ce que donnera la conclusion de cette commission en espérant que les mensuels spécialisés «de niche» ne resteront pas justement cloisonnés dans leur niche sans les aides octroyées de gauche et de droite comme c’est souvent le cas!