En ce 1er juillet 2020, comment ne pas se souvenir du 1er juillet 2014 lorsque le ministre Jean Garon nous a quittés, notre ami qui a chroniqué les dernières années de sa vie dans notre média La Vie agricole sans jamais déroger à la confiance qu’il avait en nous. Quoi de mieux en ce jour de commémoration que de relire quelques extraits de son livre : Pour tout vous dire cosigné avec Simon Bégin, son éternel attaché de presse aujourd’hui porte-parole de l’Institut Jean-Garon.
Dans son livre mémoire Jean Garon écrit à propos de sa fin de mandat en agriculture avant l’arrivée du gouvernement libéral : « Ministre jusqu’au bout ! Quelques jours plus tôt, immédiatement après le vote du 2 décembre, j’avais livré au dernier congrès de L’UPA auquel j’ai assisté un discours qui a été qualifié d’émouvant par La Terre de chez nous. Je me souviens d’avoir parlé de l’importance de faire plus de place aux femmes et aux jeunes en agriculture. Cela me faisait quelque chose de quitter ce milieu auquel je venais de consacrer neuf ans de ma vie; neuf années qui, à 80 heures par semaine minimum, comptaient double. (…) Mais dans l’ensemble, je crois qu’une majorité de fonctionnaires avait le sentiment qu’une époque dorée pour le ministère tirait à sa fin. De fait, le MAPAQ a toujours été depuis sur la pente descendante et il n’est plus aujourd’hui que l’ombre de ce qu’il était en 1985.
Lorsque j’ai quitté le 220, chemin Sainte-Foy pour la dernière fois, une chose était claire dans ma tête : jamais je n’y remettrais les pieds. Sans être amer, je savais pertinemment que tous les partis politiques feraient la même triste analyse : si les agriculteurs et les pêcheurs n’ont pas appuyé plus fortement ce gouvernement après tout ce qu’il a fait pour leur cause, cela ne servait à rien de faire des efforts pour eux.
(…)
Ainsi, le revenu net des agriculteurs avait atteint près de 800 millions de dollars en 1980, en hausse de 70 % par rapport à 1975. Pour la première fois, nous dépassions l’Ontario à ce titre. Notre politique céréalière fonctionnait à plein et le taux d’autosuffisance alimentaire dépassait maintenant les 60 %. Dans le secteur des pêches (…) le renouvellement de la flotte était en cours avec une cinquantaine d’unités de 35 pieds de plus livrées aux pêcheurs en 1980. Un tel dynamisme ne s’était jamais vu.»
Merci M. Garon pour votre collaboration au fil des ans avec nous.