La Vie agricole a pu échanger ce matin avec des producteurs qui attendent sous peu des travailleurs étrangers temporaires comme chaque année pour travailler dans les champs du Québec dans le secteur maraîcher. Si tout semble bien aller pour le moment d'après les producteurs interrogés malgré la crise sanitaire annoncée dans le cadre du Covid19, certains verraient une solution en embauchant des prisonniers s’ils ne pouvaient avoir accès à la main-d’œuvre étrangère.
C’est le cas du producteur maraîcher Jonathan St-Onge de la ferme Jonathan St-Onge à St-Robert près de Sorel.
«Pour le moment ce sont les mêmes règlements que pour toute personne qui arrive de l’extérieur du pays c’est-à-dire 14 jours de confinement», nous a précisé ce matin Jonathan St-Onge.
« Chaque travailleur devra prendre sa température tous les jours selon les procédures de FERME (Fondation des Entreprises en Recrutement de Main-d’œuvre Étrangère) le programme de la venue des travailleurs étrangers temporaires», nous dit-il.
Remplacer au besoin les travailleurs étrangers par des prisonniers!
Et il ajoute : « On a déjà parlé à notre député dans le passé pour qu’en cas de problématique avec les travailleurs étrangers on ait recours aux prisonniers au Québec pour travailler dans les champs. On verra , mais pour le moment selon les directives de FERME au Québec, tout devrait se passer normalement puisque nous respectons les normes sanitaires dans l’accueil et dans les habitations (réservées aux travailleurs étrangers)».
La paperasse plus problématique que le Covid19
« On a plus de problèmes comme à chaque année avec les visas, la paperasse qu’avec la problématique du Covid19», précise-t-il.
De son côté Martin Rossignol, président de l’association des producteurs de gazon, dit être en attente imminente d’une réunion qui se tient aujourd’hui entre FERME et le gouvernement : « On attend les instructions par un communiqué qui devrait sortir sous peu», dit-il.
L’absence des étrangers aurait un impact majeur!
Chrystian Couture, coordonnateur chez FERME, nous a quant à lui expliqué : « L’impact serait majeur pour le secteur agricole si les travailleurs étrangers temporaires ne pouvaient rentrer au Canada et au Québec».
Actuellement beaucoup d’employeurs du secteur maraîcher demandent à FERME de devancer l’arrivée des travailleurs de 14 jours pour qu’ils puissent faire leur «quarantaine» avant de commencer à travailler, ce qui induit des problématiques liées aux visas nécessaires pour entrer reconnait M.Couture. Beaucoup de travailleurs sont attendus fin mars-début avril. S’ajoute à cela la problématique liée au transport par avion qui est très déstabilisé depuis l’annonce de la crise sanitaire mondiale.
Concernant le travail des prisonniers aux champs pour compenser un manque de main-d’œuvre M.Couture juge l’idée très difficile à appliquer sur le plan logistique à court terme.
«L’impact de l’absence de travailleurs étrangers temporaires serait majeur pour l’agriculture du Québec qui a besoin de 16 000 personnes par été pour cueillir nos fruits et légumes mais le travail des prisonniers serait très difficile à appliiquer à court terme sur le plan logistique».
Pour le moment FERME travaille encore à la venue de ce personnel explique Chrystian Couture et diffuse de l’information en espagnol sur son site pour expliquer aux travailleurs arrivant les normes d’hygiène demandées.
En savoir plus sur FERME
La Fondation des Entreprises en Recrutement de Main-d’œuvre agricole Étrangère, mieux connue sous l’acronyme « FERME », se situe au premier plan dans le recrutement de la main-d’œuvre étrangère temporaire.