«Il n’y a pas de contre-indication à viser le développement de l’agriculture de proximité et les exportations» dit Ghislain Gervais.

Les bouleversements exceptionnels générés par la pandémie de la COVID-19 et plusieurs autres faits marquants n’ont pas empêché Sollio Groupe Coopératif de poursuivre sa croissance au cours de l’exercice 2019-2020 selon ce qu’ont déclaré leurs dirigeants ce midi en assemblée générale annuelle puis devant une assistance médiatique virtuelle. Chez Sollio, les ventes ont dépassé les 8 milliards de dollars malgré un contexte exigeant en 2019-2020.

Les ventes consolidées se sont établies à 8,152 milliards $, en hausse de 870 millions $ par rapport à l’exercice précédent. L’excédent avant ristournes et impôts a pour sa part atteint 201 millions $, avec un avoir et des actions privilégiées de 2,033 milliards $, ainsi qu’un actif de 4,728 milliards $, en hausse de 848 millions $. Fidèle à son modèle d’affaires coopératif, les résultats satisfaisants de l’année 2019-2020 permettent à Sollio Groupe Coopératif de remettre 40 millions $ en ristourne et dividende à ses membres, a-t-on précisé.

La résilience du modèle coop

Cette performance témoigne de la force de l’identité coopérative et de l’agilité opérationnelle face aux épreuves qui ont été légion lors du dernier exercice ont ajouté les dirigeants. Le succès viendrait donc la résilience du modèle coopératif.

Pourtant l’année a été marquée par quelques embûches : une saison de récolte difficile dans l’est du Canada, ainsi que la grève du CN pendant le pic de la demande en propane, suivi du blocus ferroviaire. La grève du port de Montréal a également causé son lot de défis logistiques. Il faisait du coup bon entendre parler de coopératives en bonne santé financière pour redorer le modèle.

Agriculture de proximité et exportation, un duo qui se complète

L’année a mis en lumière l’importance de favoriser l’achat local et l’autonomie alimentaire, tout en développant les exportations; un enjeu fondamental d’équilibre économique des régions et du pays de préciser Sollio. Questionné par La Vie agricole à savoir comment la coopérative réussit l’équilibre entre autonomie alimentaire et exportation de masse, Ghislain Gervais, président de Sollio Groupe coopératif a répondu : « Les exportations sont aussi des retombées économiques pour les producteurs dans diverses régions ce qui leur permet alors d’investir pour développer l’autonomie alimentaire. Il faut un équilibre entre les deux, il n’y a pas de contre-indication à viser le développement de l’agriculture de proximité et les exportations», a-t-il dit.

Olymel et BMR y sont pour beaucoup dans les résultats positifs

Au cours de la rencontre il a été précisé que la performance positive de Sollio Groupe Coopératif est principalement attribuable à la Division alimentation (Olymel s.e.c.). «Ces bons résultats s’expliquent essentiellement par une récente acquisition du secteur porc frais Est, jumelée à une augmentation de la marge viande. La réouverture du marché de la Chine en 2020, combinée à une forte demande dans ce marché, a contribué à cette augmentation. Cette performance est venue compenser les résultats des secteurs plus fortement touchés par la COVID-19, notamment, le Service alimentaire qui dessert les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et des institutions (HRI). » a-t-on appris.

De plus, la pandémie a fortement contribué à une hausse totale des ventes pour la Division détail (Groupe BMR), résultat des impacts du confinement sur les habitudes de consommation des Canadiens et de la hausse des marges causée par une augmentation du coût des matériaux forestiers. L’acquisition d’une entreprise oeuvrant dans le secteur de la distribution de matériaux de construction et de la commercialisation, en septembre 2019, a également contribué à cette croissance.

Plus difficile pour la Division agriculture

Il a été précisé par ailleurs, que les aléas de la nature, la géopolitique mondiale et la volatilité des marchés ont nui à la performance de la Division agriculture (Sollio Agriculture). «Cette dernière a connu une baisse principalement due aux résultats défavorables du secteur des grains. La mauvaise récolte de maïs a affecté les positions commerciales empêchant ainsi de réaliser des exportations au printemps 2020, tandis que les effets de la COVID-19 ont eu des répercussions importantes sur la demande d’éthanol. La commercialisation du soya a pour sa part été durement touchée en raison de la situation géopolitique, avec des impacts négatifs sur les exportations».

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *