Soutien aux agriculteurs pour la quarantaine des travailleurs étrangers temporaires : une aide non adaptée à la réalité des régions agricoles éloignées, selon le Bloc Québécois.

Cet été alors que la forte saison battait son plein, une dizaine d’agriculteurs de la région d’Abitibi-Témiscamingue se sont adressés à Sébastien Lemire, leur député afin de dénoncer l’insuffisance des soutiens accordés par le gouvernement du Canada en lien avec la pandémie pour la venue de travailleurs étrangers temporaires. Depuis le 16 juin dernier, le programme d’aide pour l’isolement obligatoire des travailleurs étrangers temporaires (PAIOTET) a été diminué à 750$ par travailleurs.

 

L’agriculture est un secteur névralgique du développement économique des régions du Québec et le contexte de rareté de main-d’oeuvre rend plus que nécessaire la contribution des travailleurs étrangers temporaires. Même si tous conviennent que les mesures obligatoires de confinement de quatorze jours sont nécessaires afin d’éviter la propagation du virus, M. Lemire dénonce cette réduction du montant, qui aurait plutôt mérité d’être même bonifié pour les producteurs des régions agricoles éloignées. « J’ai reçu des factures des agriculteurs d’ici qui m’indiquent que les frais de transport des travailleurs entre l’aéroport et notre région sont passés d’environ 210$ à plus de1400$, un effet collatéral des mesures sanitaires. À cette augmentation s’ajoute le salaire que doit défrayer l’agriculteur pour la période de la quarantaine, les frais d’hébergement et de repas ainsi que les frais reliés aux aménagements spécifiques reliés au respect des normes sanitaires. Rapidement, il est facile de constater que la mesure est clairement insuffisante et non-adaptée à la réalité de nos régions », s’est exprimé M. Lemire pour interpeller la ministre de l’Agriculture Marie-Claude Bibeau sur cet enjeu.

Déjà aux prises avec des défis importants de pénurie de main-d’oeuvre, de compétitivité, de relève entrepreneuriale et de développement post-pandémie, les agriculteurs qui participent à la vitalité des régions se doivent d’obtenir un soutien adéquat pour assurer leur pérennité déclare le Bloc Québécois. Selon Mme Florence Colinet de l’entreprise Les pommes de terre du Témiscamingue, qui représente le groupe d’agriculteurs qui a interpellé le député Lemire, « nos fermes occupent notre territoire, contribuent à la vitalité de notre région et à la sécurité alimentaire des citoyens. Nous vivons de grands défis liés à la distance, comme celle de rassembler une masse critique de travailleurs étrangers, pourtant chacun d’eux est essentiel pour nous. Avec la Covid-19, nous devons veiller à transporter ces travailleurs entre Montréal et ici, ce qui implique soit des coûts importants de transport, soit du temps et des risques que nous devons prendre nous-même. Nous dépensons en moyenne plus de 2000$ par travailleurs. Heureusement, nous pouvons compter sur un soutien entre nous, mais étant donné que nous représentons un secteur économique important, il serait logique d’obtenir nous aussi des aides appropriées. »

« C’est une question d’assurer la vitalité de toutes les régions, d’occuper notre territoire, d’éviter l’accaparement des terres et de maximiser les usages de notre sol. Le montant octroyé dans le cadre du PAIOTET devrait être bonifié pour couvrir les besoins réels durant toute la période où des quarantaines et des mesures sanitaires auront à rester en place, et même envisager cette aide à long terme, par souci d’équité pour les agriculteurs plus loin des aéroports internationaux.», de déclarer Sébastien Lemire.

 

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La Ferme Baril bon lait inc. de Lorraiville en Abitibi-Témiscamingue nous a fourni un résumé du comparatif des dépenses liées au transport des travailleurs étrangers temporaires (TET) et la différence à supporter entre 2021 et 2019 est colossale.

 

«En 2019, le coût des frais que nous avions à assumer pour le transport de nos travailleurs étrangers était de 208,50$. C’est le prix payé pour un billet d’autobus Maheux de Montréal à Rouyn-Noranda.

En ce moment avec les restrictions et les obligations liées à la pandémie les coûts que nous devons supporter en tant qu’employeurs s’élèvent à environ:

  • Coût du transport pour un travailleur (malgré tous nos efforts pour regrouper les arrivées de nos TET avec les fermes avoisinantes): 1400,00$
  • Coût du salaire que l’on doit donner à notre TET pour ses semaines de quarantaine (non travaillées) 2 x 30h (semaine) x 13,86= 831,60$ ( et plus encore si la quarantaine est prolongée par un test de dépistage positif.)
  • Coût du logement d’un endroit pour la quarantaine: 250$ (semaine) x 2 = 500$ ( et plus encore si la quarantaine est prolongée par un test de dépistage positif.)

Le coût total à supporter est de 2731,60 $

«Vous comprendrez que le 750,00$ octroyé actuellement par le gouvernement est largement insuffisant pour assumer toutes les dépenses supplémentaires ainsi que les surcharges des prix de transport dus à la Covid-19.», nous a écrit Meagan Sigouin de la Ferme Baril Bon lait inc.

 

 

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