Des vaches efficaces avec les grains ou l’herbe ?

On dit que rien ne vaut des fourrages de qualité pour produire un lait de façon économique. Or, très peu d’études ont été faites sur des rations contenant des niveaux élevés de fourrages d’excellente qualité, si ce n’est les recherches réalisées avec des vaches au pâturage. 

Il y a évidemment plusieurs différences entre de l’herbe consommée au pâturage ou conservée sous forme d’ensilage. Par exemple, la quantité de sucres disponibles sera moins élevée dans un ensilage que dans l’herbe originale étant donné que, par définition, la fermentation de l’herbe implique l’utilisation de ses sucres pour la production d’acides. Par ailleurs, plus de 10 % de l’azote qui compose la protéine d’un ensilage se retrouvera sous forme d’azote non-protéique. L’herbe du champ comporte donc plus d’azote sous forme de protéine vraie que l’herbe fermentée.

Pâturage ou pas, pour optimiser l’utilisation des fourrages dans l’alimentation des vaches laitières on doit viser à augmenter le rendement des champs, autant en quantité qu’en qualité. Ensuite, on doit trouver le moyen d’en maximiser la consommation par les vaches. Finalement, on doit évaluer l’efficacité des concentrés à soutenir la production.  En un mot, il faut évaluer si le kilo de concentré supplémentaire rapporte une augmentation de lait significative ou si on ne fait qu’augmenter les risques d’acidose pour la vache.

Déjà, en 1979, des recherches ont conclu que le concentré servi au pâturage était généralement peu efficace, avec un rendement de seulement 0,4 à 0,6 kg de lait par kg de concentré servi et peu d’impact sur les composantes du lait. Une meilleure efficacité du concentré était obtenue lorsqu’il manquait d’herbe au pâturage ou alors que la production moyenne des vaches dépassait 30 kg de lait/jour.

Des études plus récentes indiquent que l’efficacité des vaches hautes productrices à transformer les concentrés peut maintenant atteindre et même dépasser 1 kg de lait par kg supplémentaire de concentrés. Les vaches modernes seraient-elles donc devenues des machines à transformer du grain ? Aurions-nous renié la nature fondamentale de la vache, qui est de transformer de l’herbe en lait, un produit à valeur ajoutée? Et surtout, en développant ces caractéristiques, a-t-on pénalisé l’évolution d’autres aspects tels la santé et la résistance immunitaire des animaux ?

Rajoutons l’objectif très légitime de productivité élevée, il n’en faut pas plus pour que l’ajout de concentrés soit présenté comme la solution unique à la performance des animaux.

Pourtant, on peut citer en exemple certains éleveurs qui dévient de cette voie et développent plutôt le potentiel de leurs vaches à produire un lait avec plus de fourrages et moins de concentrés. Comment ces vaches réussissent-elles à maintenir une production annuelle de près de 9000 kg de lait avec des rations contenant moins de 10 % de concentrés ?

Tout comme les autres producteurs, plus « conventionnels », ceux-ci ont leur part de défis dans le troupeau. Ils ont toutefois misé sur la production abondante de fourrages de qualité. Ils se sont attardés à faire consommer de grandes quantités de fourrages par leurs animaux. Puis, voyant leur production de lait augmenter, ils ont déterminé que cette ration de base, accompagnée d’une quantité minime de concentrés leur permettait la meilleure rentabilité. Cette approche résulte en un troupeau plus sain, où les vaches profitent d’une meilleure espérance de vie tout en nécessitant moins d’animaux pour la relève.

Qu’en est-il de l’efficacité de vos vaches à transformer les concentrés et les fourrages ?

 

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