Selon les informations dévoilées par la journaliste d’enquête Emmanuelle Ducros du journal français l’Opinion, l’étude d’impact de la stratégie Farm to fork menée par le bureau de recherche économique de la Commission européenne a des conclusions alarmantes qui ont été dissimulées pendant un an aux eurodéputés, qui travaillaient déjà sur le sujet. Elle nous en a parlé dans une émission spéciale de la QUOTIDIENNE diffusée et à revoir sur www.lvatv.ca
Comme le précise Emmanuelle Ducros : «Farm to fork est le nom de la déclinaison agricole du Pacte vert européen. Elle vise, d’ici à 2030, entre autres, à pousser à 25 % la part de l’agriculture biologique, à ramener à zéro les importations de soja, à baisser de moitié les usages de pesticides et d’antibiotiques vétérinaires et de 20 % les épandages d’engrais, et à diminuer de 10 % les surfaces cultivées sur le continent.»
La journaliste rappelle que tandis que le Parlement européen doit traduire en actes législatifs, dans les prochains mois, la stratégie agricole Farm to fork élaborée par la Commission de Bruxelles, la Commission avait connaissance depuis plus d’un an de l’évaluation épouvantable de cette stratégie par le bureau de recherche économique JRC, qui dépend d’elle : «une dégringolade des volumes de nourriture, mettant l’Europe dans une situation de dépendance alimentaire et détruisant ses points forts à l’export.», écrit-elle.
Cet avertissement de pénurie alimentaire potentielle pour l’Europe serait aussi validé par le département américain de l’agriculture, de l’Université de Kiel (Allemagne), et d’une étude de l’Université de Wageningen (Pays-Bas).
Des faits cachés depuis longtemps
Le comble c’est que la Commission aurait caché les conclusions de ses propres services aux députés européens alors qu’ils avaient commencé l’élaboration des lois découlant de Farm to fork, dès décembre 2020.
En fait, la rétention des conclusions gênantes a duré beaucoup plus longtemps. Les travaux de modélisation du JRC ont été utilisés, en amont, dans une autre étude d’impact sur le climat par des services de la Commission (la DG Climat), dès l’été 2020. Ils apparaissent même en note de bas de page, comme une source.
Une autre note de la direction de l’agriculture que l’Opinion s’est procurée, destinée aux archives de l’Union européenne, et datée du 30 juillet 2020, explique que « la récente étude d’impact de la DG Climat incorpore déjà, sous une forme agrégée, les résultats de l’étude JRC. Ainsi, les impacts des stratégies Farm to fork sont déjà dans le domaine public, quoique cachés dans la multitude des résultats de la loi climat ».
L’environnement prime sur tout!
« Tout le monde savait à Bruxelles que cette étude existait» s’emporte la députée Irène Tolleret, nous dit Emmanuelle Ducros.
Trop tard, dit une autre députée Anne Sander : « La manière n’est pas acceptable. Il y a un parti pris. Les sujets environnement priment sur tout ; la Commission est prête à tout pour les faire passer, au détriment de la vision économique, des consommateurs, du revenu des agriculteurs et de la souveraineté. Y compris à donner aux Parlementaires des informations biaisées. »
Écoutez l’émission LA QUOTIDIENNE avec Emmanuelle Ducros sur www.lvatv.ca