La Vie agricole est allée à la rencontre d’Emmanuel Chenail et Henry Pascone au Ranch Covey Hill à Havelock à quelques kilomètres de la frontière américaine fin décembre. Le lieu est propriété d’Emmanuel Chenail. Il s’agit d’un ranch d’envergure qui accueille 200 bovins Angus. Dès l’arrivée dans la montée qui se rend dans la partie privative du Ranch, on est accueilli par de magnifiques chevaux tout le long du parcours qui mène aux bâtiments de ferme, au bureau et aux champs dans lesquels les bovins séjournent durant la saison de paissance. Emmanuel Chenail s’est associé avec Henry Pascone et David Sample, tous deux éleveurs d’Angus de la Montérégie aussi pour réaliser le 20 février prochain un évènement : un encan d’élite de taureaux et de femelles Angus.
L’encan aura lieu en présentiel (selon les règles de santé publique) au Ranch Covey Hill et virtuellement grâce à la technologie de la compagnie DLMS. Les trois hommes sont passionnés de bovins Angus : si pour Emmanuel Chenail, après une carrière dans la construction, l’activité d’élevage est récente depuis 2018, pour David Sample, qui a lui aussi 200 têtes, c’est une tradition familiale puisqu’il est la 7e génération dans le domaine. Henry Pascone a un élevage plus modeste de 25 sujets, mais il s’y applique depuis 1997 alors qu’il a pris sa retraite du secteur industriel.
« Il nous fallait initier un tel évènement pour que les éleveurs commerciaux aient une place pour acquérir des taureaux de qualité », précise d’ailleurs M.Pascone.
« C’est l’opportunité pour les producteurs du Québec et d’ailleurs d’avoir des taureaux de qualité. On regarde les taureaux grandir et on est en mesure de les sélectionner ensuite. Ça va être tout un évènement », ajoute Emmanuel Chenail.
« La clef derrière l’encan c’est la qualité génétique », de dire M. Pascone.
Les trois éleveurs produisent spécifiquement des taureaux reproducteurs et sont donc très attentifs à la génétique de race Angus. Les taureaux et génisses passeront notamment avant l’encan une mesure par les ultrasons pour mieux évaluer la qualité de la viande de leur descendance. Avec les ultrasons, on évalue entre autres la surface de l’œil-de-longe, le persillage de la viande et le rendement estimé en viande maigre.
D’autres analyses seront réalisées pour analyser leur génomique (ADN) afin d’obtenir une image encore plus nette de leur bagage génétique pour les caractères évalués tels que la facilité de vêlage, le poids à la naissance, la croissance de l’animal, sa docilité, etc. Une quarantaine de mâles et une dizaine de femelles seront mises à l’encan le 20 février prochain. Il sera possible de venir voir les animaux le 19 février à compter de midi.
Le Ranch Covey Hill : endroit de référence
Emmanuel Chenail et ses acolytes ont l’ambition de faire du Ranch Covey Hill, un endroit de référence pour faire des achats de qualité lorsqu’un producteur au Québec, au Canada ou ailleurs en Amérique du Nord, cherche un taureau Angus de qualité.
Sur ces trois éleveurs, l’un est passionné depuis son enfance et les deux autres s’investissent dans l’élevage de bovins en y apportant leurs connaissances acquises au cours de leur carrière dans d’autres domaines : « Quand on vend une entreprise comme Emmanuel, on fait quoi après? Il faut développer une passion et je crois que notre apprentissage à la dure comme entrepreneur, notre habilité d’entreprenariat nous permet d’apprendre vite. C’est aussi ça la relève. Et en plus on a la chance de puiser dans les connaissances de David Sample », de dire Henry Pascone.
Selon les règles sanitaires en vigueur, on espère accueillir 150 personnes sur le site de l’encan le 20 février prochain et, on peut vous l’assurer, Emmanuel Chenail n’a pas hésité sur la présentation. Lorsque nous sommes passés fin décembre, il finalisait un nouveau bâtiment qui sera le show-room de l’encan. On peut dire qu’il a mis le paquet sur la qualité de la construction. Là aussi on voit qu’il connait la chanson!