« Nous devons concevoir un carrefour agroalimentaire régional pour soutenir durablement notre agriculture », déclare le député bloquiste, Sébastien Lemire

Sébastien Lemire, député du Bloc Québécois d’Abitibi-Témiscamingue, a dévoilé les résultats d’une étude réalisée par la firme Forest Lavoie Conseil servant à dresser l’inventaire des infrastructures régionales étant au service des entreprises agricoles et agroalimentaires. Le point phare de cette étude est que 80 % des répondants sont en faveur de la création d’un pôle agroalimentaire regroupant les différents services agroalimentaires régionaux.

« Cette étude nous permet de cibler les aspects manquants ou limitants de notre développement agricole et de mesurer les impacts sur nos entreprises. Elle nous permet de cibler des actions qui permettent ainsi à la population de notre région d’avoir accès à nos produits locaux et de manger local. C’est aussi pourquoi je milite pour la création de modèles innovateurs en circuits courts et pour la mise en place d’un fonds visant à soutenir nos producteurs locaux afin d’assurer notre souveraineté alimentaire en Abitibi-Témiscamingue », a soutenu le député.

« Avec les constats que je vous présente, je suis plus que jamais convaincu que nous devons concevoir dès maintenant un carrefour agroalimentaire par et pour les gens de la région pour soutenir durablement notre agriculture. Je m’engage en ce sens à réfléchir en équipe avec les acteurs du milieu à un modèle répondant à nos besoins particuliers, qu’il s’agisse de lieux physiques ou virtuels qui permettraient de se concerter et d’unir nos efforts pour faciliter le développement de tous les maillons de la chaîne de valeur du secteur agroalimentaire. Ça passe par la création d’infrastructures régionales », a-t-il ajouté.

Le contexte actuel rappelle à quel point l’agriculture locale est importante. « La pandémie, l’inflation, la guerre en Ukraine, les changements climatiques, tous ses évènements mettent en lumière plus que jamais l’importance de l’agriculture régionale. Par cette étude, nous souhaitions connaître les freins au développement de ce secteur névralgique », a-t-il expliqué.

Ainsi, l’étude basée sur 151 entreprises et organisations à valeur ajoutée selon la firme Forest Lavoie Conseil touchant 284 infrastructures sectorielles gravitant autour de nos quelque 550 entreprises agricoles de l’Abitibi-Témiscamingue a permis de dresser le portrait de la chaîne de production agricole et agroalimentaire de la région.

« Tout le monde pense que l’Abitibi-Témiscamingue n’est qu’une région minière et forestière, mais nous sommes aussi une région agricole. Pour nos MRC d’Abitibi, d’Abitibi-Ouest et du Témiscamingue, la grande partie de leur économie est soutenue par le milieu agricole et même Rouyn-Noranda possède un potentiel agricole inestimable à développer », a souligné M.Lemire.

Dans cette étude, un sondage mené auprès de 110 entreprises oeuvrant dans ce domaine a permis de dresser un portrait de l’utilisation des services agroalimentaires, des aspects manquants ou limitants ainsi que des impacts sur les entreprises agricoles.

Elle a aussi permis de relever les maillons de la chaîne de production difficilement accessibles sur le territoire de la circonscription, notamment sur le plan des intrants et du conditionnement. Selon les répondants, le manque de fournisseurs d’intrants en région amène des contraintes ainsi qu’un coût plus élevé de la production en raison du transport. De plus, le manque d’infrastructures force les producteurs à se tourner vers l’extérieur, souvent à plusieurs centaines de kilomètres.

Sur le plan de la mise en marché, il faut la lier avec les secteurs de transformation, d’emballage, de transport ainsi que de la vente. De nombreux écueils se trouvent sur le chemin des producteurs pour faciliter l’accès aux consommateurs tant locaux qu’extérieurs. La proximité des services en région est aussi un aspect limitant souligné par les répondants dans la majorité des aspects sondés par l’étude.

Un autre point important soulevé par les agriculteurs consultés est l’offre de services limitée de formation en région. Sur ce point, les institutions d’enseignement régionales sont actives. « Mais il faut aller encore plus loin. Il faut valoriser les professions dans le domaine agroalimentaire. Déjà plusieurs initiatives sont en place, notons le nouveau AEC en production maraîchère, le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue a fait un premier pas dans cette direction. L’unité de recherche et de développement en agroalimentaire de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, qui a fêté ses dix ans de recherche, participe à la création d’une filière biologique en région sur un horizon de huit ans. Il faut aussi souligner l’importance du centre de formation professionnelle du Frère-Moffet dans le développement d’une formation agricole en région depuis de nombreuses années », a signalé Sébastien Lemire.

Il s’agit de la seconde étude réalisée par le bureau du député en lien avec l’agriculture. La première portait sur les besoins en abattage et sur le marché de la viande de proximité en Abitibi-Témiscamingue et avait été publiée en décembre 2020.

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