“Bruxelles m’a tué !“ est devenu le slogan de plusieurs agriculteurs français. Dans le quotidien Le Figaro, l'ancien ministre de l’agriculture de la France de 1986 à 1988, François Guillaume, estime que la crise de l'agriculture française est la conséquence de l'irresponsabilité des hommes politiques français qui se sont soumis aveuglément aux injonctions de la Commission européenne.
Au bord du suicide
Il rappelle que dans l’hexagone, tous les deux jours un agriculteur se suicide, pris à la gorge par ses banquiers et fournisseurs. Il déplore que la Commission européenne à Bruxelles agisse avec la complicité “d’une armée de fonctionnaires nationaux zélés pour contrôler du haut du ciel les surfaces…Ces inspecteurs vérifient, au centiare près, que les superficies relevées correspondent bien aux déclarations des agriculteurs, toute erreur fût-elle involontaire étant sanctionnée de la suppression des aides européennes sans lesquelles le «fautif» devra mettre la clé sous la porte“, dit-il.
“Les éleveurs français sont tenus de respecter les normes du bien-être animal dont les eurocrates se sont donné le droit de fixer les canons alors que tout éleveur sait d'instinct comment servir le meilleur habitat à son troupeau pour optimiser sa production.“ déclare-t-il.
Il s’interroge sur l’incapacité de plusieurs États-membres de L'Union européenne “à gérer le système sans en avoir ni les moyens ni la réelle volonté“. I l rappelle que “Bruxelles préfère envoyer ses super-contrôleurs en France où tout est transparent plutôt qu'en Roumanie ou en Grèce“.
Pour cet ancien ministre de l’agriculture le constat est clair : “Le déclin de l'agriculture française a pour origine la funeste décision européenne de 1990, avalisée par la France et prise sous diktat américain, d'abandonner le soutien des prix agricoles pour lui substituer un régime de primes déconnectées de la production. On est alors passé d'une économie de marché à une politique de revenu contraire aux intérêts français“.