Et voilà, les terres agricoles sont bien accaparées par des «Québécois pure laine»

Thomas Gerbet, journaliste à Radio-Canada, a réussi un coup de maître en publiant un article dévoilant la propriété de terres agricoles au nom du chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon. Et dire qu’Émilise Lessard-Therrien, ex-critique agricole de Québec Solidaire, lors de son passage à La Vie agricole, croyait qu’elles étaient achetées par les Chinois!

Alors que les délires sur les propriétés agricoles accaparées par les Chinois ou par Pangea et autres compagnies vont bon train parmi la population, il est assez ironique pour certains et déstabilisant pour d’autres de découvrir que «le plus pure laine des Québécois» est lui-même propriétaire de terres agricoles au Québec alors que le parti qu’il dirige pourfend publiquement la propriété agricole détenue par d’autres que des agriculteurs pratiquants.

Comme le rappelle Thomas Gerbet dans son texte : « ‘’Si, tôt le matin, vous ne chaussez pas de bottes de travail, pourquoi seriez-vous propriétaire d’une terre agricole?’’ demandait le porte-parole en matière d’agriculture du Parti québécois, Pascal Bérubé, le 28 juin dernier».

Et pourtant Paul St-Pierre Plamondon est bien copropriétaire de 150 hectares au Témiscamingue. Et il semble que ce ne soit pas là qu’il passe ses vacances. Les voisins ne l’ont pas vu depuis plus d’un an et la maison y est abandonnée, précise Radio-Canada.

Tout cela ressemble à un bon investissement pour le futur : 249 000 $ pour 150 hectares ce n’est pas un mauvais deal surtout lorsque l’on sait le potentiel futur de cette région du Québec avec les changements climatiques actuels et à venir.

À l’encontre de la volonté de son propre parti

Le Parti Québécois a pourtant déposé en 2016 un projet de Loi qui limitait à 100 hectares la superficie achetable par un non-agriculteur. Ce pourrait-il que les bottines n’aient pas suivi les babines ?

Quand le chef du parti québécois jugeait l’achat d’une terre inabordable!

Lorsque Paul St-Pierre Plamondon est venu au studio de La Vie agricole en mai dernier, il était très critique du peu de mesure de protection des terres agricoles. Rappelons que selon les informations de Radio-Canada, il avait acheté sa terre tout juste un an avant en mai 2022.

Paul St-Pierre Plamondon nous confiait : « L’État des lieux c’est qu’une terre agricole est absolument inabordable en raison de phénomènes spéculatifs. Ensuite on dit c’est inabordable, mais on va arranger quelque chose pour vous louer ce qui à une autre époque aurait été votre terre à vous. Moi je suis très critique du peu de mesure de protection de nos terres vis-à-vis la spéculation. Plusieurs terres agricoles ont fait l’objet d’une prédation.».

Le chef du PQ défenseur de la transparence

Dans cette même entrevue réalisée à La Vie agricole, le co-président de l’Institut Jean-Garon, Michel Saint-Pierre, mettait de l’avant l’importance de répertorier qui sont les propriétaires des terres agricoles au Québec. Le chef du PQ lui répondait : «Vous me l’apprenez. Ça devient un point très important. On n’est pas capable avec certitude de savoir avec précision d’établir qui sont les propriétaires de nos terres. Ça peut facilement faire l’objet d’un engagement du Parti Québécois qui est pour la transparence».

La boite de Pandore est ouverte

Thomas Gerbet par ce dossier ouvre la boite de Pandore et incitera assurément tout journaliste à trouver les véritables noms des propriétaires de terres agricoles qui à la grande surprise de plusieurs seront parfois des politiciens, parfois des entrepreneurs étrangers au domaine agricole (mais bien Québécois par ailleurs), parfois des producteurs eux-mêmes réunis en incorporation. La spéculation sur les terres agricoles est une réalité mais elle n’est pas la résultante d’achat par des étrangers.

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