L’Europe vient d’autoriser le glyphosate pour un autre 10 ans jusqu’en 2033. Suivant l’avis du ministère de l’agriculture, la France a refusé de voter contre la réautorisation du glyphosate pour le dix prochaines années. C’est tout un jeu d’équilibriste pour le président Macron qui avait promis d’éradiquer le glyphosate dans un délai de 3 ans en 2017. La nouvelle position « neutre » de la France ravit de nombreux producteurs de grande culture.
Le jeudi 16 novembre, la Commission européenne a annoncé sa décision d’autoriser le glyphosate, le pesticide le plus vendu au monde, pour dix ans de plus. Pour l’interdire, il aurait fallu une majorité d’au moins quinze États représentant 65 % de la population européenne. La France s’est abstenue, comme l’Allemagne, l’Italie et quatre autres pays. L’Europe a choisi et c’est oui au glyphosate.
Aucun produit de remplacement n’a été trouvé et il semble bien que le glyphosate soit un mal pour un bien.
Selon Médiapart «L’Élysée a finalement tranché pour l’abstention, poussé en cela par des considérations aussi diplomatiques qu’intérieures. À quelques mois des élections européennes, les stratèges de la Macronie surveillent comme le lait sur le feu l’humeur politique du monde agricole. Et certains d’entre eux voyaient le vote ‘’contre’’ comme ‘’un signal négatif’’ envoyé aux industriels du secteur et à une partie de l’électorat rural.»
De son côté le ministre de l’agriculture français explique : « L’abstention, c’est ce qu’on pense. C’est idiot, mais des fois c’est bien de voter comme on pense. Nous ne sommes pas contre la ré-homologation pour certains usages du glyphosate, et nous ne sommes pas pour un usage total du glyphosate. On en a besoin dans certains usages et on pense qu’on peut s’en passer dans d’autres. »
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a rendu un avis en juillet dernier, selon lequel le glyphosate ne présente pas de « domaine critique de préoccupation » suffisant pour l’interdire.