(LVA) Michel Saint-Pierre, sous-ministre au MAPAQ de 2004 à 2008 évoque son rôle de président d’honneur des journées de l’Institut Jean-Garon dans le cadre de la réflexion sur la loi de protection du territoire agricole (LPTAQ) qui vient de fêter ses 40 ans. Il parle des banques, de l’UPA et du MAPAQ.
L’ancien sous-ministre évoque notre petit potentiel agricole alors que la France a sur un territoire beaucoup plus petit beaucoup plus de terres agricoles. Michel Saint-Pierre parle de la fiscalité agricole : « Ici le message dominant, c’est la terre on doit la posséder pour l’exploiter (…) pourquoi on doit l’acheter (…) Est-ce qu’on doit acheter les actifs de nos parents, ça ne se fait pas ailleurs (…) y’a pas de raison pour laquelle on serait un retraité de l’agriculture à 58 ans et qu’on aurait des enfants de 25 / 30 ans qui possèderaient. Le seul gagnant c’est la banque, c’est le banquier qui est venu prêté et recevoir la même somme (…) pourquoi pas établir des modes de rentes intragénérationnelles.». Il explique que les représentants des banques et des caisses sont plus présents au Québec qu’ailleurs au pays et que le taux d’endettement des fermes est plus élevé.
L’UPA contrôle !
Michel Saint-Pierre évoque ses relations au fil du temps avec l’UPA et ses fédérations. Concernant la gouvernance en agriculture et la prise de contrôle de l’UPA sur le MAPAQ, il confie :« Y’a un fond de vérité. C’est l’influence d’une structure bien organisée à tous égards (…) tout ça fait en sorte qu’on est dans un modèle unique où le syndicalisme agricole occupe une place prépondérante qui influence le processus décisionnel au niveau politique, c’est une évidence.»
Hors-quota : « Je souhaite une ouverture»
Sur l’Union paysanne et le hors-quota actuellement devant la Régie des marchés, il déclare : « Je souhaite qu’il y ait une ouverture. (…) Le rapport Pronovost est éloquent sur ce sujet-là. Donnons une chance à ces petites exploitations-là.»
Lamontagne, à la hauteur de Béchard ?
Il conclut son entretien en évoquant Claude Béchard qu’il a bien connu et sa volonté de moderniser l’agriculture en s’inspirant du rapport Pronovost et du rapport Saint-Pierre.
André Lamontagne qui lui aussi a déclaré voir le rapport Pronovost comme son étoile du Nord, ira-t-il jusqu’à des actions précises ?
Sur l’intérêt du ministre Lamontagne à propos du rapport Pronovost, Michel Saint-Pierre dira: « C’est rafraichissant d’entendre un ministre dire, ’’Je suis en train de le lire et ça peut m’influencer’’. On a eu l’impression pendant 10 ans que ce rapport- là était sur une tablette.»
Voir aussi la première portion de l’entrevue sur LVATV sur les sujets : abattoirs, achat de terres agricoles par des Chinois, gestion de l’offre etc.