Un arbre, c’est beaucoup moins cher qu’un séjour à l’hôpital!

Nature Québec et des médecins recommandent une meilleure connectivité et un plus grand accès aux espaces verts. Alors que le Québec se dirige déjà vers une 4e vague de chaleur cet été, Nature Québec et l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME) préviennent que la multiplication des vagues de chaleur aura un grave impact sur la santé des populations urbaines. Rappelant l’importance de créer des espaces verts dans nos villes pour s’adapter aux effets de la chaleur extrême, les organismes insistent également sur le rôle des trames vertes de proximité pour les connecter et les rendre plus accessibles, notamment pour les personnes vulnérables.

‘’Pour une meilleure résilience face aux changements climatiques, l’arbre est une solution-nature efficace par l’ombre et la fraîcheur qu’il procure. Malgré les efforts de plantation des dernières années, il reste du chemin à faire pour améliorer l’accessibilité et la connectivité des espaces verts.  Pour y accéder, les gens doivent parfois emprunter des artères avec un fort indice de chaleur et une forte circulation automobile, ce qui est dissuasif. Les villes doivent créer plus de trames vertes de proximité. Bénéficier d’une marche au frais pour se rendre au parc le plus proche est un réel avantage en temps de canicule”, indique Cyril Frazao, directeur exécutif de Nature Québec. 

“Les vagues de chaleur sont de plus en plus mortelles au Québec. Les victimes sont souvent des personnes âgées ou ayant des problématiques de santé physique ou mentale qui restent à l’intérieur, sans climatisation, et pour qui l’accès à des espaces verts et ombragés est souvent plus difficile. Avec les changements climatiques, on prévoit des épisodes de chaleur extrême plus longs, plus fréquents et plus intenses. Si on ne travaille pas dès maintenant à améliorer cet accès à des espaces verts, le bilan risque malheureusement de s’alourdir”, explique la Dre Claudel P-Desrosiers, Résidente en médecine familiale, Université de Montréal et présidente de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME/CAPE).

Une carte interactive pour la ville de Québec

Afin d’inciter les citoyennes et citoyens à visiter des espaces verts, tout en empruntant des itinéraires frais et agréables pendant la canicule, le programme Milieux de vie en santé de Nature Québec lance cette semaine une carte interactive qui propose des parcours verts dans la ville de Québec.

Cet outil permet non seulement aux résidents du centre-ville de trouver des parcs urbains à proximité, mais également des rues arborées et piétonnes pour s’y rendre. La carte met aussi en relief le besoin de bonifier cette trame verte pour en améliorer l’efficacité.

“Partout, les villes font des efforts pour encourager l’accessibilité aux espaces et le transport actif avec la piétonnisation des artères. Toutefois, il reste beaucoup à faire pour rendre les déplacements agréables et conviviaux. À Québec, nous avons identifié de grands espaces verts, comme le parc linéaire de la rivière Saint-Charles, le coteau Sainte-Geneviève et les plaines d’Abraham, de même que quelques artères arborées pour y accéder. Notre carte permet néanmoins de voir que ces parcs demeurent largement déconnectés les uns des autres et du centre-ville par des marées d’asphalte. Nous espérons qu’elle serve d’outil de sensibilisation, mais aussi d’inspiration pour la création de nouvelles trames vertes parsemées d’oasis de fraîcheur et de repos”, explique M. Frazao.

Afin d’inciter les citoyennes et citoyens à découvrir et utiliser sa carte, Nature Québec l’a d’ailleurs accompagnée d’un concours sur les médias sociaux, où les gens sont invités à partager une photo de leur trajet le long d’une trame verte avec le mot-clic #JeMarcheAuFrais. Développée sur MyMaps la carte pourra éventuellement être répliquée à d’autres villes et bonifiée par l’expérience de ses utilisateurs qui pourront, par exemple, y suggérer de nouvelles artères vertes et fraîches.

Pour Nature Québec et l’AQME, il ne fait aucun doute que la connectivité des espaces verts et la création de trames vertes est l’une des clés de l’adaptation de nos villes aux changements climatiques, tant d’une perspective de biodiversité que de santé publique. À l’heure où la fréquence et l’intensité des canicules augmentent rapidement, les organismes demandent aux villes d’en faire davantage pour limiter l’expansion des réseaux bétonnés et asphaltés et revoir l’aménagement des artères existantes pour faire une plus grande place à la canopée.

“Offrir à la population une meilleure accessibilité aux espaces verts et l’encourager à s’y rendre de façon active, agréable et sécuritaire devrait être une action prioritaire de santé publique. Un arbre,c’est beaucoup moins cher qu’un séjour à l’hôpital” termine la docteure P.Desrosiers.

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