Le CILQ ne calcule pas comme le gouvernement !

Selon le gouvernement fédéral l’accord de libre-échange Canada- Europe aura un impact contrôlé sur la production de fromage canadien puisque 16 000 tonnes de fromages importées représentent 4 % de la production totale de fromage au Canada. Le gouvernement estime qu’avec une augmentation annuelle de 2 % de la consommation le Canada va se refaire en 2 ans. Le Conseil Industriel Laitier (CILQ) a des doutes sur la méthode de calcul !

Le compte n’est pas toujours bon !

Mais le compte n’est pas le même pour tous : Le CILQ déclare qu’au cours des dix dernières années l’augmentation de la consommation de fromages par les canadiens n’était que de 1,2 % par an pendant que la croissance démographique était de 1,1 %. Où est le véritable gain pour l’industrie fromagère ?

Par contre le calcul du CILQ tient compte quant à lui de plusieurs facteurs :

  • Que le Canada a produit en 2011, 404 152 tonnes de fromages (134 544 tonnes de cheddar, 113 648 tonnes de mozzarella et 155 960 tonnes de fromages de spécialités qui représentent 38, 6 % de la production totale de fromages pour cette dernière classification de fromages)

  • Que la consommation de fromages de spécialités connait déjà une baisse depuis les 5 dernières années passant de 7.77 kg par habitant par an à 7,47 kg par habitant de 2007 à 2012.

  • Que ce sont donc les 78 115 tonnes de fromages de spécialités (excluant du 155 960 tonnes 4 variétés qui ne sont pas importées: le fromage à la crème, le Monterey Jack, le Ricotta, le Cottage) qui sont vraiment à risque.

On parle alors qu’avec l’importation de 16 000 tonnes d’Europe d’un impact qui représente 20,3 % de la production canadienne en 2011 ! Mais en ajoutant les 20 400 tonnes déjà importées, le total d’importation sera de l’ordre de 36 400 tonnes soit 46, 4 % de la fabrication canadienne de fromages de spécialités, de spécifier le CILQ.

Le Québec plus inquiet que le reste du pays
Le CILQ souhaite interpeller les décideurs en leur rappelant que c’est l’équivalent de la fabrication annuelle de 8 entreprises de la taille de Fromagerie Perron qui représentent près de 800 emplois principalement en région ! Ce chiffre de 46, 4 % est aussi l’équivalent de la production totale annuelle des 92 petites fromageries du Québec tous laits confondus !

Le Québec a de quoi être plus inquiet que le reste du Canada. On estime à 44 % (78 115 tonnes) la portion de fromages de spécialités canadiens produits dans la belle province !

L’Europe sous subventions
Selon l’OCDE le soutien public représenterait en Europe 19 % de toutes les recettes agricoles européennes en 2012 soit 83 milliards d’euros.

Le cout du lait produit au Québec en novembre 2013 était de 7,50 $ par kilo de fromage alors qu’il en coutait entre 4,50 et 5,50 $ par kilo de fromage en Union Européenne.

Pour Pierre Nadeau, actuel directeur général du CILQ, il est clair qu’une marche arrière est impossible mais le CILQ réclame des aides axées sur l’équité comme l’entrée en vigueur du quota tarifaire du fromage importé sur 7 ans, en terme de promotion comme l’adhésion gratuite à Aliments du Québec, un support au Concours des méritas pour les fromagers le “Caseus“, une révision du site “Routes des fromages fins du Québec“ mais aussi un développement du Centre d’expertise fromagère du Québec et un programme de consolidation pour l’industrie fromagère.

L’avenir passe aussi par le libre-échange
Le CILQ le reconnait, il y a des points positifs aux accords de libre-échange : Aucune limite pour l’exportation de produits laitiers canadiens sans droit de douane, sans contingent avec un accès à 28 pays de l’Union européenne et donc 500 millions d’habitants.

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