Suivre les bases pour vendre à meilleur prix

Les producteurs de grains font souvent des choix de commercialisation selon les conditions qui existent au moment même de cette décision. Leur choix de vendre ou de ne pas vendre du grain engendre à son tour des conditions différentes qui vont, dans ce cas-ci, souvent à l’envers de leur choix initial.

Prenons par exemple la situation des producteurs de maïs et soya du Québec dans les mois d’août et septembre. La moyenne des prix de vente de maïs et de soya de la récolte 2012-2013 a été la plus élevée jamais vue au Québec. Pour la grande majorité des producteurs, cela signifiait aussi un bénéfice net record. Les profits record viennent aussi avec une cotisation d’impôt record.

Voyant les prix baisser sur le marché à terme de Chicago, beaucoup de producteurs ont pris la décision de ne pas vendre de grains puisque les prix étaient bas et que cela augmenterait l’impôt. Ce choix de ne pas vendre la vieille récolte et de l’ajouter à la nouvelle a créé une nouvelle condition de l’offre sur le marché : le manque de disponibilité de maïs de vieille récolte alors qu’il existait un surplus, et un surplus encore plus grand qui fera son apparition sur le marché pendant les battages.

Ce changement dans l’offre de maïs s’est traduit par une hausse de la base pour les livraisons en août et septembre; alors que la base aurait dû se transiger à environ $0,20+décembre à St- Hyacinthe pour septembre, on observait jusqu’à $1,20+décembre dans les premières semaines de septembre, un écart de $1 le boisseau ou près de $40 la tonne. Cette base élevée était la conséquence du retrait de plusieurs dizaines de milliers de tonnes du marché et aussi parce que le prix du maïs à Chicago transigeait en bas de $5 le boisseau et parce que le dollar canadien transigeait à US$0,95. Voilà une opportunité manquée pour les producteurs de maïs. Selon notre évaluation, seulement 25% de toutes les ventes des producteurs se font à prix ouvert, c’est à dire que la base est fixée au moment de la vente et que le prix de Chicago est fixé après. Cela doit représenter environ 10% de tous les producteurs. Que de belles opportunités perdues!

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