Entrevue exclusive avec le ministre de l’Agriculture
Le monopole de l’UPA n’est pas le problème numéro un



Entrevue exclusive

par Yannick Patelli

YP : La diversité syndicale est la norme dans l’ensemble des secteurs d’activités au Québec. Ce n’est pas le cas en agriculture. Il y a un monopole et on pense comprendre que vous êtes plutôt enclin à soutenir le monopole. Est-ce que vous pouvez nous expliquer les avantages du monopole syndical ?

FG : “Non je ne pourrais pas vous expliquer les avantages du monopole ! Ce n’est pas de mes affaires la représentation syndicale. Tout ce que je dis, c’est pas ce que vous suggérez ! Y’avait d’autres urgences dans le secteur agricole. Je crois qu’il y avait beaucoup de problèmes plus urgents que le monopole dont je me suis fait parler partout lorsque j’ai fait le tour du Québec. J’ai tout simplement fait le choix mature, responsable de dire je vais publier une Politique où on s’attaque davantage à d’autres réalités beaucoup plus urgentes sur lesquelles je dois agir que le monopole ou pas.“

Et il ajoute
“Mais je suis conscient de ça, je le vois (le problème). Les producteurs agricoles sont des entrepreneurs et en général ce sont des gens qui sont capables de se gouverner avec intelligence. Si le modèle de L’UPA ne fait pas leur affaire à eux de le changer ! Moi je viens d’origine syndicale. Il m’est arrivé souvent de conseiller à mes membres que s’ils n’étaient pas contents de la façon dont on les servait, d’apporter les corrections“

YP : Le peuvent-ils à partir du moment où il y a une loi au Québec qui leur interdit d’avoir plusieurs syndicats ?

FG : “Bien sûr qu’ils le peuvent parce qu’il y a d’autre façons d’exprimer son désaccord. Je l’ai vécu dans mon parcours syndical à quelques reprises. Ça fait partie de la vie de tous les jours. Et je suis conscient de la réalité, mais faire à croire que c’est le problème numéro 1 au niveau de l’agriculture, moi j’embarquerai pas là-dedans, ça c’est clair ! Alors est-ce qu’à un moment donné les producteurs agricoles vont se doter d’un instrument collectif plus représentatif ? Si c’est la lecture qu’ils font ça leur appartient ! Je leur fais confiance.“

C’est à ce moment seulement qu’il laisse entrevoir qu’il pourrait lui aussi un jour se poser la question du maintien du monopole ou pas dans le futur : “ Si au fil des ans, j’additionne la multiplication d’avis contraires, moi je suis un gars de terrain et très sensible aux opinions des gens“

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