DEP: au moment de lire cette chronique, il sera peut-être trop tard !

Yan Turmine
Une nouvelle maladie porcine a fait son apparition en Amérique du Nord, la diarrhée épidémique porcine connue sous le nom de DEP, cette maladie fait rage actuellement aux États-Unis, heureusement aucun cas n’a été diagnostiqué au Canada. Malgré les conséquences désastreuses que cette nouvelle maladie peut avoir sur l’industrie porcine, le gouvernement fédéral ne semble pas vouloir prendre de mesures aux frontières, mesures qui pourraient ralentir la progression de la maladie au Canada.
Au début de novembre 2013, On dénombre plus de 800 cas de DEP répartis dans 18 états américains, et cela en 3 mois. L’impact sur un troupeau atteint est une mortalité entre 50% et 100% des porcelets. C’est sûrement un des virus les plus virulents que l’industrie porcine a eu à combattre. Si la maladie atteint le Canada, les effets sur l’industrie porcine canadienne seront désastreux. L’AQINAC estime les pertes économiques potentielles entre 40 à 60 millions de dollars par an, sans compter que plusieurs entreprises ne seront pas capables d’affronter cette épidémie et devront fermer leurs portes.
Les camions de transport d’animaux en provenance des États-Unis représentent actuellement la principale menace du virus au Canada. Un lavage et une désinfection des remorques semblent suffisants pour éliminer le virus. Le fait d’avoir une frontière, pourrait être une chance pour empêcher, voire retarder l’introduction de la maladie en sol canadien, le temps que des vaccins ou des traitements se développent. Il serait essentiel de mettre en place des contrôles afin de s’assurer qu’aucun porc vivant porteur de la maladie ne traverse la frontière et que tous les transporteurs voulant traverser la frontière et ayant transporté des porcs aient procédé à une désinfection en règle de leur camion.
L’urgence d’agir ne semble pas émouvoir le gouvernement fédéral
Actuellement, le gouvernement fédéral ne semble pas vouloir intervenir, étant donné que le DEP n’est pas une maladie à déclaration obligatoire. L’importance des dégâts que cette maladie peut causer, et l’urgence d’agir ne semble pas émouvoir le gouvernement fédéral. Il préfère payer après coup plutôt que prévenir. Cette inaction est plutôt révoltante voir irresponsable. Si cette maladie était apparue en premier au Canada, croyez-vous que les Américains n’auraient pas pris des mesures aux frontières. L’épisode de la vache folle peut vous donner un début de réponse.
Pour l’instant, l’industrie suggère et publicise auprès des éleveurs des mesures afin de réduire le risque de contamination. En espérant que la maladie n’aura pas traversé la frontière au moment où vous lirez cette chronique.

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