Opinion:L’UPA,toujours à notre service ?

 

Producteurs de grandes cultures depuis plus de 30 ans, nous avons toujours cru que l’UPA était un outil essentiel pour la défense des intérêts des producteurs agricoles, mais là… il y a eu un dérapage au sein de l’Union que nous ne pouvons expliquer et bien d’autres producteurs de notre entourage se posent aujourd’hui la même interrogation.

 

Dans le cadre de l’exercice sur la révision des programmes sur la gestion des risques, administrés par La Financière agricole du Québec (FADQ), notre UPA a déposé comme recommandation aux autorités gouvernementales de retirer le programme Agri-Québec à l’ensemble des productions sous ASRA, et ce, dès la présente année!

 

Sans grande surprise, la FADQ a accepté à bras ouvert la proposition de l’UPA qui, dans la production des grandes cultures, aura comme conséquence de priver les entreprises, selon la ferme modèle, d’un montant annuel de l’ordre de 15 000 $ et encore plus pour celles ayant des cultures à valeur ajoutée (bio, IP…), montant qui aurait normalement servi pour des investissements afin d’améliorer leur efficacité et productivité.

 

Dans un contexte où le programme d’ASRA est devenu, avec les coupures des dernières années, un programme nettement insuffisant pour la pérennité de nos entreprises, le soutien d’Agri-Québec nous aura permis de demeurer à flot dans la production et aujourd’hui on nous enlève ce programme auquel l’Union a déterminé que les producteurs de grains n’en ont pas besoin.

 

Bien que l’UPA laisse miroiter une bonification de l’ASRA qui compenserait éventuellement le manque à gagner du programme d’Agri-Québec, rien ne nous garantit que cette bonification se concrétisera réellement, surtout que parmi les demandes de l’Union, certaines ont été déposées au gouvernement il y a déjà plusieurs années et on attend toujours les résultats!

 

L’UPA devra se questionner sur son rôle et faire un choix : défendre les intérêts de ses membres ou gérer les programmes et le budget de la FADQ.  Si c’est la deuxième option qui est retenue, notre choix est fait, nous n’avons plus besoin de l’UPA et nous mettrons fin à notre adhésion volontaire.

 

L’UPA doit corriger son tir, revendiquer le rétablissement du programme Agri-Québec aux productions sous ASRA, tout en précisant que ce programme devra avoir comme objectifs de favoriser des investissements à la ferme, d’être accessible à toutes les productions et qu’il soit sans lien avec le programme d’ASRA.

 

Par ailleurs, la FADQ doit revenir à sa mission première qui est de soutenir le développement du secteur agricole et pour ce faire, elle doit s’assurer que les programmes qu’elle administre sont offerts avec équité pour l’ensemble des producteurs.

 

À défaut d’agir, tant de la part de l’UPA que de La Financière agricole, nous ne pourrons que penser qu’il y a eu « deal » entre les deux organisations au détriment, tout particulièrement, des producteurs de grains.

 

 

Denis Champagne

Producteur de grandes cultures

324 Grande Côte Est

Lanoraie (Québec) J0K 1E0

Sylvain Raynault

Producteur de grandes cultures

12 chemin Champoux

Saint-Paul-de-Joliette (Québec) J0K 3E0

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