Interrogé sur l’avenir de la gestion de l’offre qu’on dit de plus en plus menacée, le président de l’Union paysanne, M. Benoît Girouard, avoue avoir perdu un peu la foi et pas seulement à cause des menaces que font peser sur elle les négociations du Partenariat Trans Pacifique (PTP).
«À l’Union paysanne, on défend le principe de la gestion de l’offre mais ça nous fend le cœur d’être obligé de défendre en même temps ce qu’elle est devenue, c’est-à-dire un cartel». À tel point qu’il en est rendu à penser, à titre personnel, que l’agriculture du Québec s’en tirerait mieux sans elle qu’avec elle.
Les irritants du système, à commencer par la valeur des quotas, sont tellement importants que la seule façon de sauver le système est qu’il lâche du lest, estime M. Girouard. Il faut donc une double stratégie : celle du ministre Paradis qui fait pression sur le gouvernement fédéral et refuse d’envisager un plan B, et celle d’une ouverture au changement à l’interne.
Celui qui sent beaucoup de colère contre la gestion de l’offre au sein même du monde rural, doute que cette évolution puisse se faire tellement le blocage est fort. Les solutions existent pourtant comme le développement de circuits de commercialisation de proximité, c’est-à-dire des agriculteurs qui vendent sur le marché local des produits à forte valeur ajoutée hors quota.