Lors de l'assemblée générale annuelle de la coopérative Agropur, le 10 février dernier à Montréal, devant les producteurs, mais sans la présence des médias tenus à distance, il semble que la relation avec les membres ait été au beau fixe selon le président Serge Riendeau. C’est du moins ce qu’il a confié devant la presse lors de la conférence qui a suivi. Il s’est déclaré satisfait de la croissance de l’entreprise et a présenté une hausse de 26 % des revenus dont 44% proviennent des États-Unis. Le rapport de la coopérative fait aussi état d’une baisse des ristournes aux membres de l’ordre de 56 % de 92,3millions de dollars à 40,6.
Les ingrédients laitiers: 12 % des importations d’Agropur.
On pouvait sentir la tension lorsque l’éditeur de La Vie agricole, Yannick Patelli, a voulu d’emblée savoir en début de conférence de presse quel était le volume d’importations de lait diafiltré en provenance des États-Unis par Agropur et connaître la réaction des membres en assemblée face à la situation.
“ Nous sommes le plus grand transformateur laitier au Canada. Je ne peux préciser le volume en litres, mais je peux dire que les ingrédients laitiers représentent environ 12 % de nos importations aux États-Unis et nos membres le comprennent très bien“, a expliqué M.Riendeau, faisant référence à la nécessaire compétition avec les autres transformateurs. Bruno Saint-Pierre, producteur engagé contre les importations de lait diafiltré est resté quelque peu surpris lorsque nous l’avons rencontré après la conférence de presse. “ Nous, on nous a plus parlé de 6 % lors des rencontres de ce matin“, nous a-t-il dit.
Pas de crise au Québec selon Agropur
À savoir s’il existe une crise du lait au Québec en ce moment, le président d’Agropur le réfute : “ C’est circonstanciel. La baisse du nombre de fermes est réelle, mais c’est le même ratio que partout ailleurs dans le monde“, a-t-il répondu au journaliste collaborateur de La Vie agricole, Simon Bégin et auteur du livre à venir sur la gestion de l'offre coédité par La Vie agricole et VLB Éditions.
Interrogé finalement sur la possible création de la 6e classe de lait qui devrait techniquement amener un coût d’achat de matière première à la baisse donc une perte de revenu pour le producteur, le président Riendeau a préféré éviter la question : “ Les négociations sont nationales. On y participe, mais on ne peut pas parler!“