France Info a fait récemment un portrait de Paul François, l’agriculteur français “à l’agenda de ministre“. Il sera au congrès de l’Union paysanne ce week-end. Originaire de Charente en France, il parcourt le monde pour témoigner de sa bataille judiciaire contre Monsanto.
Il a fait de sa vie un combat pour les agriculteurs victimes, comme lui, des produits phytosanitaires. Sa lutte contre l'agriculture intensive nourrie aux pesticides est permanente.
Sa vie
Paul François raconte à France Info qu’il a cessé de manipuler des pesticides depuis plus de dix ans. “Le 27 avril 2004, il vient d'épandre du Lasso, un puissant herbicide, sur son champ de maïs. Il ouvre la cuve de son pulvérisateur et se penche pour vérifier qu'elle est vide. Mais l'engin est resté au soleil tout l'après-midi et sous l'effet de la chaleur, le liquide s'est évaporé. Paul François inhale le gaz toxique. La suite ? Une amnésie de onze jours, de redoutables migraines, des comas à répétition, cinq mois d'hospitalisation et neuf mois d'arrêt de travail.“ peut-on lire sur le site de France-Info.
A 51 ans, il souffre aujourd’hui de lésions neurologiques, immunitaires et rénales, de problèmes d'élocution, de douleurs dans les membres et toujours de terribles maux de tête et son taux d’incapacité est de 40%. Il déclare à France-Info que son premier combat a été la reconnaissance de ses maux comme maladie professionnelle par la Mutuelle sociale agricole (MSA). Ce combat gagné en 2010, il attaque maintenant le fabricant du Lasso, le géant américain Monsanto. Il connait sa première victoire en 2012 mais depuis Monsanto a fait appel. L'affaire revient devant le tribunal le 28 mai prochain. Lui qui se dit avoir été un pur produit de la culture intensive déclare que la monoculture et les produits phytosanitaires épuisent les sols et considère l’agriculture biologique beaucoup plus technique.
*Le Lasso n'a été interdit qu'en 2007 par la France, alors que le Canada et le Royaume-Uni l'avaient banni depuis 25 et 15 ans.