Au printemps, pas seulement les tulipes sont en fleur

Les merles chantent déjà depuis un bon bout de temps le matin au lever du soleil. Le vent se réchauffe pour chauffer la terre. Quand vous lirez ce texte, on sera en pleine période de semis. Juste le temps de boire un café en lisant La Vie agricole.J’écris ces lignes le 25 avril, une période à laquelle le prix des grains fait comme les fleurs au printemps. Il émerge. Selon votre point de vue, soit il est beau à voir ou soit il pue.

Le marché de Chicago fait une solide remontée et nous prend un peu par surprise dans un contexte mondial qui ne semblait pas propice à des hausses de prix.

Et pourtant, on sait maintenant qu’au Brésil, le temps sec a fait baisser les récoltes de soya et de maïs et que les Américains y ont vendu de leur maïs pour la première fois en 20 ans. En Argentine, la pluie a eu raison d’une partie de la récolte. Le Mexique a acheté du soya américain, une transaction peu fréquente. Même que 500 000 tonnes de maïs ukrainien a trouvé le chemin de la Chine le mois dernier malgré l’annonce du gouvernement chinois de relâcher son inventaire de maïs sur le marché local. Celui-ci va encourager la production de fève soya. Les pays de la zone de la mer Noire comme l’Ukraine et la Roumanie sont en voie de devenir des fournisseurs du monde en céréales.

Ça bouge beaucoup sur la planète des grains. Je constate une certaine fébrilité. L’offre et la demande en grains sont bousculées dans plusieurs régions. Les fonds de spéculations en sont bien conscients depuis déjà plusieurs semaines. C’est qu’ils sont des petits futés… Ils ont acheté une quantité record de contrats à terme de fève soya à Chicago. C’est donc le prix de la fève soya qui est le leader du prix des grains en ce moment.

Et quoiqu’en pense certains analystes toujours baissiers, la perspective de la demande mondiale en maïs et fève soya reste très forte pour plusieurs années encore sur des bases démographiques et sur l’augmentation des revenus disponibles des ménages des pays à économie émergente. Pensons seulement au moment où l’Inde connaîtra une croissance économique aussi soutenue que celle de la Chine.

Il faut reconnaître que les prix peuvent être bas sur une année récolte, mais que sur 2 ou 3 années, les prix seront plus élevés que bas. À combien ? Attendez, je prends ma boule de cristal…c’est la 32e, j’ai brisé tous les autres avant. À Chicago, un très bas prix de maïs serait $3,00 à $3,50 et pour la fève soya de $8,00 à $9,00. Un prix moyen pour le maïs serait de $4,00 à $5,00 et pour la fève soya de $10,00 à $12,00.

Cet été, je ne voudrais pas avoir à prendre une décision de vente ou d’achat de grains si j’étais producteur ou éleveur. Ça ne sera pas un été facile. Un conseil pour gérer vos décisions: faire un budget, établir des prix de vente ou d’achat nécessaire pour atteindre le budget. Utiliser ces prix comme des objectifs et les respecter. Pour un été moins stressant.

 

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