Le candidat à la direction du Parti québécois, Alexandre Cloutier, a profité de son passage au Centre-du-Québec pour interpeller les gouvernements du Canada et du Québec et réclamer des actions rapides dans les dossiers du lait diafiltré et de la sécurité du revenu agricole, lesquels fragilisent considérablement la sécurité financière des agriculteurs de plusieurs régions du Québec.
Accompagné de plusieurs agriculteurs, dont le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Centre-du-Québec, Jean-Luc Leclair, et des représentants de la Fédération de la relève agricole, le député de Lac-Saint-Jean a dénoncé le laxisme du gouvernement Trudeau dans le dossier du lait diafiltré, dont les importations ont fait perdre des revenus de 220 millions de dollars aux producteurs laitiers du Québec, en 2015.
« C’est la survie même de centaines de fermes familiales qui est en jeu en ce moment. Le gouvernement Trudeau doit cesser de se traîner les pieds. Il doit modifier les règles afin d’éviter la tricherie à la frontière. Le problème est simple, la solution est simple. Il n’y a aucune raison qui justifie que le dossier ne soit pas encore réglé », a plaidé M. Cloutier.
Pour le candidat à la direction du Parti québécois, l’Agence des services frontaliers du Canada doit cesser de considérer le lait diafiltré comme un « ingrédient » à la frontière, ce qui lui permet d’échapper aux tarifs imposés aux aliments sous gestion de l’offre.
« Encore début mai, le ministre fédéral Lawrence MacAulay s’était engagé à trouver une solution dans les 30 jours suivants. Or, deux mois plus tard, rien n’a encore bougé. Il s’agit d’un exemple éloquent de la pertinence, pour le Québec, de contrôler ses politiques d’importations. Un Québec indépendant pourrait protéger les intérêts de ses producteurs laitiers sans attendre constamment après le gouvernement fédéral », a-t-il indiqué.
Sécurité du revenu agricole
D’autre part, Alexandre Cloutier a critiqué l’attitude cavalière du ministre québécois de l’Agriculture, Pierre Paradis, dans le récent dossier de l’assurance stabilisation du revenu agricole (ASRA). Il a dénoncé le « faux choix » offert aux producteurs de soya, de maïs et de pommes de terre, qui ont dû renoncer à la protection de l’ASRA, la semaine dernière.
« Nous devons continuer d’offrir des garanties de soutien à nos agriculteurs pour faire face à la volatilité des marchés. L’abolition pure et simple de l’ASRA fragilisera, à terme, la sécurité financière de nombreux agriculteurs. C’est la relève agricole et l’avenir du modèle de la ferme familiale qui sont affaiblis par cette décision. Le gouvernement libéral impose, en plus, une solution unique qui ne prend pas en considération les disparités régionales. C’est un manque flagrant de vision pour l’avenir de l’agriculture au Québec », a-t-il déploré.
M. Cloutier a précisé qu’il présentera dans les prochaines semaines ses propositions complètes en matière d’agriculture, en compagnie de son collègue et ancien ministre de l’Agriculture, François Gendron.