Normes du travail et gestion de l’offre, le difficile équilibre

Sans grande surprise les normes du travail et la gestion de l’offre sont des enjeux importants dans les négociations de libre-échange nord-américain. Chacun des partenaires a une vision très nationale des conditions de travail. L’ouverture des frontières signifie aussi une normalisation des normes du travail de part et d’autre, amélioration des conditions de travail pour les travailleurs mexicains et détérioration des conditions pour les travailleurs canadiens. S’il n’y a pas  de normalisation, c’est la production qui déménage. L’agriculture est un des secteurs où la normalisation des normes sera des plus difficiles à faire.

Les normes du travail mexicaines sont pratiquement inexistantes, particulièrement en milieu agricole. Cette nouvelle négociation de l’ALÉNA sera aussi une table de négociation pour les travailleurs des grandes industries mexicaines afin augmenter leur niveau de vie. Il semble d’ailleurs avoir une alliance des syndicats nord-américains pour cela. La cible est l’industrie de l’automobile. Les gains, s’il y en a, concerneront la grande industrie, les impacts sur les conditions de travail sur l’agriculture seront nuls à court terme.

Aux États-Unis l’agriculture est dépendante de la présence de millions de sans-papiers, illégaux, mais tolérés (la tolérance est même légale dans certains États). Plusieurs associations d’agriculteurs disent, tout haut, que si le gouvernement américain renvoie ses illégaux ils auront de graves problèmes et des augmentations importantes de leurs coûts de production. Sans protection à leur frontière, les agriculteurs Américains risquent de voir leur production suivre leur main-d’œuvre, à l’extérieur des États-Unis.

Les normes de travail au Canada sont beaucoup plus sévères, elles ne permettent pas, en aucun cas, des conditions équivalentes à ce qui se passe aux États-Unis et au Mexique. La gestion de l’offre permet aux productions nécessitant de la main-d’œuvre de ne pas migrer vers les États-Unis grâce à des barrières tarifaires. Pour les productions qui ne sont pas sous la gestion de l’offre, la spécialisation, la mécanisation et les conditions de travail sont des solutions afin de ne pas voir migrer ces productions.

La gestion de l’offre est un des outils pour le Canada, afin d’éviter un nivellement vers le bas de nos conditions de travail en agriculture. Les normes du travail seront assurément un des grands enjeux de ces négociations.     

 

 

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