Budget du Québec 2018: mesures marginales pour la production de grains

Malgré certaines mesures ciblant l’ensemble du milieu agricole, les Producteurs de grains du Québec (PGQ) estiment que le budget 2018 du gouvernement du Québec n’offre pas le soutien nécessaire pour assurer la compétitivité de la production de grains et la contribution des producteurs aux cibles ambitieuses de la future politique bioalimentaire, notamment en termes d’investissement et d’exportation. 

« Si certaines mesures auront un impact, nous devons néanmoins nous rendre à l’évidence : le gouvernement a raté une belle occasion de poser des gestes pour assurer la compétitivité de notre secteur et donc de profiter de son plein potentiel économique. Le secteur québécois des grains est presque laissé à lui-même, face à des concurrents étrangers mieux soutenus et avec beaucoup moins de contraintes. En dépit de toute notre bonne volonté, en particulier sur le plan environnemental, nos défis sont donc encore plus grands qu’auparavant », déclare M. Christian Overbeek, président des Producteurs de grains du Québec.

Parmi les mesures pouvant avoir un impact dans l’ensemble du milieu agricole, notons :

  • Un soutien ponctuel pouvant atteindre 20 millions de dollars et la création d’un groupe de travail en matière de fiscalité agricole;
  • Un soutien de 4 millions de dollars par année pour financer le drainage et le chaulage des terres en région;
  • Un soutien de 2,5 millions de dollars par année pour encourager les pratiques favorisant la santé des sols, notamment en matière d’utilisation des pesticides.

Ces mesures représentent toutefois des sommes grandement inférieures à l’impact de récentes décisions gouvernementales pour le secteur de la production de grains :  

  • Confirmation du détournement inéquitable du solde résiduel du Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) pour financer la politique bioalimentaire : 38 millions de dollars;
  • Impact négatif sur la productivité résultant de la nouvelle réglementation des pesticides : plus de 20 millions de dollars par année;
  • Impact financier de la taxe carbone : environ 10 millions de dollars par année.

« De nombreuses décisions défavorables à la production de grains ont été prises par le gouvernement au cours des dernières années. Avec les annonces d’aujourd’hui, une seule de ces erreurs est en voie d’être corrigée, du moins en partie, à savoir le dossier de la fiscalité agricole. Si le gouvernement est sincère dans ses objectifs, il doit faire plusieurs gestes supplémentaires pour notre secteur, notamment de donner suite à ses engagements de mettre en place une table de travail sur la compétitivité et la sécurité du revenu et de donner un accès équitable aux crédits de 38 millions de dollars du solde de l’ASRA », conclut M. Overbeek.

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