Autres regards sur le glyphosate

Un tout récent rapport émis en avril 2019 par l’agence pour le registre des substances toxiques et des maladies du Département américain de la santé et des services humains fait un profil toxicologique du Glyphosate qui le présente sous un angle moins inquiétant que bien des articles parus ces derniers temps !

Le rapport rappelle d’ailleurs que le glyphosate n’est pas utilisé seulement dans le monde agricole, mais aussi dans le secteur résidentiel. Si ce rapport présente le glyphosate comme l’ingrédient actif de nombreux produits herbicides à large spectre, il fait avant tout quelques constats et reconnait que certains produits agricoles tels que le maïs prêt à la récolte et le soja ont été génétiquement modifiés pour résister aux dommages lorsque le glyphosate est appliqué pour contrôler les mauvaises herbes indésirables.

Ce rapport est aussi l’occasion de quantifier le tonnage utilisé aux États-Unis. L’agence pour le registre des substances toxiques et des maladies du département américain de la santé explique qu’en 2007, l’utilisation agricole américaine du glyphosate a été d’environ de 82 800 tonnes et l'utilisation de glyphosate à des fins non agricoles était d'environ 9 300 tonnes. En 2014, l’utilisation agricole du glyphosate aux États-Unis était passée à environ 124 953 tonnes et l'utilisation de glyphosate à des fins non agricoles était à environ 13 260 tonnes. Soit une situation constante en proportion et une utilisation autre qu’agricole dans 12 % des cas.

Le glyphosate disparait «naturellement» dans le sol !

Une fois que le glyphosate pénètre dans l'environnement, son potentiel de biodisponibilité environnementale est faible précise le rapport américain. «Le produit chimique est soit dégradé par des processus microbiens, soit inactivé par adsorption au sol».

Faible concentration dans nos aliments !

Ce document américain souligne que la population peut être exposée au glyphosate de diverses manières : par contact cutané avec des produits de consommation, des feuillages ou sols contenant des résidus de ce produit chimique, par ingestion de plantes, cultures, aliments ou eaux contenant des résidus de ce produit chimique, et par l'inhalation de brouillard ou de pulvérisation lors de l'utilisation.

Mais le rapport précise que malgré son utilisation généralisée, le glyphosate est présent à de faibles concentrations dans un large éventail de nos aliments.

Étude sur les femmes enceintes au Québec !

Le glyphosate est peu susceptible de se bioaccumuler dans le lait maternel selon L’ATSDR. Le glyphosate décelable dans l'urine des mères allaitantes n’a pas été détecté selon les études auxquelles le rapport fait référence, dont celle faite au Québec.

Ni le glyphosate ni son principal produit de dégradation, acide aminométhylphosphonique (AMPA), n’ont été détectés dans le sérum du cordon maternel ou fœtal de femmes enceintes.

Aris et LeBlanc dans leur étude en 2011, précise L’ATSDR, ont examiné les concentrations sanguines de glyphosate dans un groupe de 30 femmes enceintes et 39 femmes non enceintes résidant à Sherbrooke. Ni le glyphosate ni l'AMPA n'ont été détectés dans le sérum maternel ou fœtal du cordon de la femme enceinte.

Alors le glyphosate est-il cancérigène ?

Le potentiel carcinogène du glyphosate a été évalué dans trois méta-analyses (Chang et Delzell 2016; IARC 2017; Schinasi et Leon 2014), de préciser l’ATSDR et un certain nombre de cas-témoins et de cohortes études épidémiologiques.

Les métaanalyses ont montré des associations positives entre l’utilisation de glyphosate et une sélection lymphohématopoïétique des cancers. Mais le rapport précise que les sujets ont probablement été exposés à d'autres pesticides. Aucune réelle information n'a été trouvée concernant les effets du glyphosate sur la santé chez les humains exposés, de préciser ce rapport américain.

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