Depuis hier se succèdent à l’Assemblée nationale, dans le cadre d’une commission sur l’avenir des médias, différentes associations officielles : Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ), Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ), des syndicats : la CSN, la FTQ, le syndicat des employés de La Presse-version OBNL, etc.
Un constat commun et des recommandations assez unanimes se dessinent :
- Octroyer des crédits d’impôt aux médias pour l’emploi de journalistes
- Taxer les multinationales GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple)
- Baisser la facture du recyclage pour les journaux
- Publier à nouveau les avis publics dans les médias écrits
Why not ? Plutôt bien oui !
Puisque j’ai assisté déjà à deux demi-journées, je vous propose quelques belles phrases à retenir :
Marie-Ève Martel, journaliste et auteure du livre ‘’Extinction de voix’’ qui porte justement sur la crise des journaux a dit : « On n’écrit pas pour M. Cauchon, pour M. Desmarais ou M. Péladeau»
«Sans journalistes : pas de Commission Charbonneau», a lancé Le syndicat des employés de La Presse.
«Comment ça va à La Presse», a demandé Samuel Poulin, député caquiste, s’interrogeant sûrement si on n’allait pas lui annoncer la prochaine catastrophe après le groupe Capitales Médias. Ce à quoi, lui a rétorqué Laura Julie, reporter à La Presse: « On va laisser nos patrons vous répondre».
Il était assez comique d’entendre « On met Lagacé où ? » de la part de la FTQ qui s’interrogeait sur la limite entre chroniqueur et journaliste.
Mais la phrase la plus percutante à mon goût est certainement celle de la directrice générale de la FPJQ : « Pour reprendre une formule d’actualité : la forêt brûle!»
On notera que deux députés de la Commission se sont inquiétés des médias spécialisés ‘’de niche’’, comme l’est La Vie agricole, et tant d’autres au Québec dans bien des domaines. Il s’agit de Samuel Poulin de la CAQ et Isabelle Mélançon du PLQ.
Peut-être cette fois-ci ne serons-nous pas les oublier de la partie comme avec le Fédéral ?
Y’a de l’espoir. La commission ne sera peut-être pas juste un show médiatique pour les grosses structures en mal de subventions !
Et le bouquet final du jour on le doit hors commission à l’excellent Michel Hébert qui a écrit aujourd’hui dans sa chronique du Journal de Québec :
«(…) Les changements technologiques ont été littéralement combattus dans les salles de rédaction du Québec durant des années; la moindre initiative était un pensum de plus, une affaire de boss et de profits. Les réactionnaires ne sont pas toujours ceux qu’on pense. Un blogue? D’la marde! Des breaking news? No way! Des textes de Québec à Montréal? Griefs! Twitter? Facebook? Bof! Des années cruciales à discuter, à élaguer les abus, à négocier des plages horaires et des per diem alors que le temps pressait… »
C’est cinglant, mais criant de vérité !