Un tout nouveau modèle d’affaires pour les producteurs agricoles du Québec a été lancé à Warwick ce matin en présence de trois ministres du gouvernement Legault avec l’annonce de la toute première coopérative agricole entièrement dédiée à la production de gaz naturel renouvelable (GNR) au Québec. Ce projet totalise des investissements de 12 millions de dollars. Les ministres de l’Énergie, de l’Agriculture et de l’Environnement : MM. Jonathan Julien, André Lamontagne et Benoit Charrette se sont, tour à tour, félicités pour le Québec de cette première qui trace la voie à une transition énergétique qui implique le monde agricole.
Un engagement de 20 ans
La coopérative Agri-Énergie Warwick, qui regroupe à ce jour une dizaine de producteurs agricoles de la MRC d’Arthabaska, permettra à ses membres de diversifier leurs revenus et de réduire leurs émissions de GES. En valorisant leurs résidus organiques, tels que le fumier et le lisier de bovins, ils produiront une énergie renouvelable à forte valeur ajoutée : le GNR.
Ce projet nécessite la construction d’un complexe de biométhanisation qui permettra de produire 2,3 millions de m3 de GNR et de réduire les émissions de GES de 6 500 t. éq CO2 annuellement soit l’équivalent de retirer 1 500 voitures des routes. Énergir s’est engagée à acheter la totalité de la production de GNR de la coopérative pour une durée de 20 ans et à l’injecter dans son réseau de distribution gazier.
La construction du complexe débutera au printemps 2020 pour une mise en service à l’automne 2020. Le projet bénéficie d’une aide financière de 3 M$ du gouvernement du Québec, accordée dans le cadre du programme Technoclimat administré par Transition énergétique Québec, et d’une contribution remboursable de 1,7 M$ octroyée par Développement économique Canada pour les régions du Québec en vertu du programme Croissance économique régionale par l’innovation.
Un ministre de l’Agriculture ravi
Le ministre de l’Agriculture portera la bonne nouvelle partout au Québec, a-t-il dit.
Le ministre Lamontagne a souligné son intérêt à voir ce type d’initiatives avec des producteurs agricoles se répandre dans d’autres régions du Québec.
« On sait à quel point il peut y avoir de la pression dans les médias sur l’agriculture au point de vue environnemental. Alors de voir aujourd’hui qu’on a un groupe de producteurs qui se sont mis ensemble et qu’on vient donner naissance à un projet extraordinaire en terme d’économie circulaire avec un bénéfice environnemental, c’est exceptionnel (…) Je vais être le premier sur le terrain à répandre la bonne nouvelle».
La France, un modèle
Dans une présentation technique préalable à la conférence de presse, Josée Chicoine, directrice développement agroalimentaire de Coop carbone a précisé que ce projet est évidemment bon pour les producteurs et pour l’économie locale.
Elle a par ailleurs rappelé qu’il s’agit de la première fois au Québec que l’on produit du gaz naturel renouvelable en milieu agricole alors qu’en France déjà 80 % des projets de biométhanisation sont portés par le milieu agricole.
Il semble que, jusqu’à ce jour au Québec, le faible coût de l’énergie ne permettait pas d’envisager ce type de projet. Il faut donc se réjouir de cette entente qui implique Énergir qui contribue ainsi par le prix d’achat garanti à collaborer à un projet collectif qui est une réelle contribution à la lutte aux changements climatiques.