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Des opposants dénoncent les risques de l’agrandissement des grandes fermes laitières

L’agrandissement des cheptels laitiers de deux des plus grandes fermes au Québec, à Saint-Albert, soulève plusieurs questionnements. Des opposants qui ont réclamé la tenue d’audiences publiques du BAPE craignent que les projets de la Ferme Lansi et de la Ferme Landrynoise nuisent à la relève et à la diversité de l’agriculture au Centre-du-Québec.

Ils font valoir que l’impact de l’accaparement des terres posera inévitablement problème. D’autant plus que le prix des terres a déjà explosé au cours des dernières années.

La chercheuse en agriculture, Camille O’Byrne, fait d’ailleurs valoir que la pression exercée par l’achat des terres par l’initiateur du projet et d’autres entreprises laitières de la région a fait en sorte qu’une productrice de légumes a vu tripler le prix de la terre qu’elle convoitait à Sainte-Clotilde-de-Horton, un village voisin.

« Une région que se spécialise est une région qui se fragilise, ajoute-t-elle. En permettant au secteur laitier de devenir dominant et d’exclure les autres productions, la région expose sa population à d’importants risques socio-économiques. »

Les fermes industrielles de grandes tailles nuisent aux petites fermes par l’augmentation foudroyante des prix des terres et par la paralysie des lots, ajoute Sarah Lamontage, qui est administratrice territoriale au sein du c.a. de l’UPA des Bois-Francs. « Il en résulte un climat hostile pour l’établissement d’une production agricole diversifiée et d’une communauté rurale invitante », exprime-t-elle.

« Il existe un rapport de force démesuré entre les petits exploitants et les méga-fermes. Ce rapport s’exprime par un frein à l’investissement et l’immobilisation sur les terres louées, la dépendance aux bonnes relations à sens unique et l’impossibilité pour les moins puissants de dénoncer les situations illégales ou problématiques, par peur de représailles », ajoute celle qui est qui est copropriétaire des Jardins d’Hyden, une entreprise qui se spécialise dans la vente de produits paysans.

De son côté, Louis Lacroix s’inquiète de la multiplication des projets du genre au Centre-du-Québec. Il rappelle que quatre des cinq derniers projets étudiés par le BAPE concernent des projets d’agrandissement de cheptel laitier.

Il ajoute que la Ferme Landrynoise et la Ferme Lansi font partie du Regroupement des grandes fermes laitières du Québec. Ce qui suppose « une vision partagée d’un modèle d’affaire reposant sur la croissance et l’augmentation du nombre de grandes exploitations pour l’industrie laitière », soulève l’ancien candidat du Parti Vert.

« L’impact d’un accroissement de la place des grandes fermes dans le paysage laitier québécois devrait être étudié dans son ensemble en prenant en compte l’ensemble des critères du développement durable », ajoute-t-il.

 

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