La Vie agricole assistait récemment à la rencontre virtuelle sur le septième bilan de Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques (CFFP) de l’Université de Sherbrooke. Y participaient le ministre des Finances du Québec Éric Girard et l’économiste Luc Godbout.
Éric Girard s’est montré confiant pour l’avenir économique du Québec, rappelant que le déficit structurel du Québec entre 5,5 et 7 milliards permettrait d’absorber un 2e confinement. Il dit vouloir tenir compte de la capacité de payer des contribuables et ne pas vouloir alourdir le fardeau fiscal, accroitre le potentiel économique du Québec, mais en même temps poursuivre les efforts de réduction de la dette. S’il considère stable la situation avec un déficit structurel de 5 à 7 milliards de dollars, il précise que la croissance économique ne fera pas disparaitre la dette par magie, il faudra donc plus de revenus.
Le ministre Girard compte par ailleurs demander au fédéral un transfert plus important pour les soins de santé. Il a rappelé que le Canada contribue actuellement à hauteur de 22 % pour nos soins de santé et que cela tend vers 19 %. Au-delà de la problématique actuelle en pandémie, le vieillissement de la population met de la pression sur le système de santé, a-t-il souligné.
Luc Godbout titulaire de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques (CFFP) de l’Université de Sherbrooke, a dressé un tableau clair en disant que le Québec récolte par année 170 milliards en recette fiscale ce qui est plus élevé que la moyenne de l’OCDE, mais il rappelle que les services publics sont aussi plus importants au Québec.
Avec 38,9 % en termes de taux de pression fiscale le Québec se situe entre le Mexique où la pression fiscale est la moins élevée (16,5 %), et le Danemark (46,3 %) qui occupe la tête du classement.
À titre d’exemple le taux de pression fiscale est de 34,1 % au Canada, 45,4 % en France, 42,4 % en Italie et 24,5 % aux États-Unis.
Si les gouvernements devaient trouver des moyens de financer notre futur, il semble que sur le litre d’essence, il reste de la marge de manœuvre puisque les taxes sur un litre d’essence sont au taux de 80,3 % au Canada, mais de 185,3 % en France et 236,2 % en Israël. Aux États-Unis elles ne sont que de 32,4 %.
D’après les données les plus récentes de Revenu Québec, la province comptait quelque 6,5 millions de contribuables en 2017. Environ 67 % gagnaient un salaire annuel inférieur à 50 000 $.
20 % des plus pauvres au Québec contribuent pour 0,01 % des impôts sur le revenu et 10 % des plus riches contribuent pour 38,7 %. Ce qui fait du Québec une contrée égalitaire.