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Les poulets de la honte

Les poulets de la honte

Au moment d’écrire cette chronique, au Québec, 1,000,000 de poulets avaient été euthanasiés et brulés à cause d’un conflit de travail dans un abattoir. Le gaspillage alimentaire est devenu depuis quelques semaines au Québec un moyen de pression ou du moins une conséquence dans un conflit de travail. Des épisodes de COVID dans des abattoirs de porc avaient aussi perturbé la filière porc et approvisionnement, occasionnant des problématiques sérieuses à la ferme et laissant voir des ruptures d’approvisionnements en viande. Pour le porc, l’ensemble des acteurs de la filière ont bien géré la situation, évitant le pire.

Il faut comprendre que dans nos chaines d’approvisionnement moderne certains maillons sont essentiels, notamment l’abattage. La capacité réelle d’abattage est un sérieux goulot d’étranglement dans toute la chaine d’approvisionnement.  Avec la concentration de cette activité, et l’augmentation de la grosseur des abattoirs, les conséquences en cas de rupture de service sont majeures, occasionnant euthanasie et élimination d’animaux vivants à la ferme, et rupture de l’approvisionnement en viande au consommateur. Les causes de rupture peuvent être involontaires, comme un incendie, la covid, un accident majeur. Les causes peuvent aussi être volontaires, comme une grève ou un lock-out.

Une situation chaotique

De par l’importance de l’abattoir de Saint-Anselme, et l’incapacité des autres abattoirs de prendre la relève, la grève chez Exceldor a occasionné rapidement une rupture dans la chaine d’approvisionnement, entrainant d’un côté un gaspillage alimentaire et de l’autre côté une pénurie de viande de poulet. Une situation que l’on pourrait qualifier de chaotique. Cela monte aussi la fragilité de notre système d’abattage, son manque de résilience face à une rupture. Cette faiblesse doit être rapidement corrigée, car l’on risque de voir de plus en plus de situation inacceptable de gaspillage alimentaire.

Une honte nationale

Cette fragilité du maillon de l’abattage de la volaille met l’ensemble de la chaine d’approvisionnement à la merci d’un évènement majeur ou d’un chantage, une situation un peu incongrue dans un secteur sous gestion de l’offre. Il est important que les gouvernements incluant les gestionnaires de la gestion de l’offre dans le poulet posent des questions et prennent action afin de corriger cette situation.

Que cela soit par une modification des lois du travail pour les abattoirs, ou par une obligation des abattoirs d’avoir des plans de contingence efficace suite à une fermeture d’abattoir. Le cas présent révèle que nos lois du travail et les plans de contingences ne sont pas adaptés à la réalité actuelle, et entrainent rapidement une rupture dans la chaine d’approvisionnent. Il est d’ailleurs surprenant qu’un secteur sous gestion de l’offre ait un plan de contingence au niveau des abattoirs aussi faible, peu résilient qui a entrainé un tel gaspillage alimentaire, des questions devront être posées et des réponses devront être fournies.

Le gaspillage alimentaire comme on l’a vécu dans ce conflit d’Exceldor doit arrêter, c’est une honte nationale.

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