Le ministre Lamontagne est venu en personne le 30 juin dernier à La Pocatière, expliquer sa vision pour l’ITAQ (Institut de technologie agroalimentaire du Québec), accompagné de la députée du coin, Marie-Ève Proulx, qui était il n’y a pas si longtemps encore ministre des régions, du président d’un grand conseil d’administration de 15 personnes, Alain Chalifoux et de la toute nouvelle directrice générale, Aisha Issa. Lamontagne s’est rallié les décideurs locaux.
Ce qui a été présenté comme une modernisation nécessaire soit la gestion des deux campus ITA La Pocatière et ITA St-Hyacinthe n’a pas fait le bonheur de tous à en croire les commentaires émis entre autres par le tonitruant Roméo Bouchard, citoyen de Saint-Germain-de-Kamouraska sur sa page Facebook : «En confiant la gestion de ces deux instituts supérieurs d’enseignement agricole à une corporation indépendante semi-publique, on peut y voir un pas de plus du MAPAQ dans l’abandon des outils pouvant lui permettre de contrôler l’orientation de notre agriculture au lieu de céder devant l’industrie agroalimentaire.»
Toutefois l’étape franchie par le ministre Lamontagne est dans la lignée de ce que visait lui aussi Pierre Paradis avant son dégommage jamais vraiment élucidé. La crise autour de l’ITAQ bien alimentée dans la région de la Côte-du-Sud entre autres par le député conservateur Bernard Généreux et provincialement par l’ancienne ministre des Relations internationales, Christine Saint-Pierre, tient essentiellement dans le fait que La Pocatière s’est sentie totalement lésée dans les annonces faites par Québec sur l’ITAQ au printemps.
Lamontagne a convaincu les décideurs régionaux
La côte pour le ministre Lamontagne s’annonçait dure à remonter, mais il semble qu’il est réussi à convaincre les décideurs locaux qui n’ont pas bronché tout au long de la conférence de presse et de son discours de plus de 30 minutes.
Marie-Ève Proulx très émue a fort probablement apprécié les efforts de son collègue, elle qui aura été mise en danger dans son comté suite à la crise ITAQ survenue au printemps dernier.
Alain Chalifoux président du conseil d’administration du nouvel ITAQ, personnalité de renom dans le monde du lait saura assurément donner beaucoup de crédibilité à un conseil d’administration de 15 personnes que l’on imagine triées sur le volet par un ministre soucieux de ne pas créer une deuxième vague dans ce dossier fragilisant. Celui-ci s’est dit confiant concernant les investissements en immobilisation qui se feront rapidement à La Pocatière.
L’heure de la démonstration de deux modèles compatibles
Reste à la directrice Aisha Issa à faire la démonstration de sa grande qualité à comprendre les enjeux de deux campus très différents puisqu’un est tourné vers les productions de grandes cultures et l’international et l’autre vers le bio.
On sait que le ministre Lamontagne a le discours très ancré sur la possibilité de plusieurs agricultures. L’heure sera à la démonstration de la compatibilité de deux modèles différents en agriculture au Québec.
Lorsque Mme Issa a conclu son intervention par cette phrase : « On se donne la main et on répond à l’industrie», certains se sont réjouis de cette volonté de consensus et de synergie et d’autres se sont inquiétés de la possible omniprésence de l’industrie dans les visées du nouvel ITAQ !
Suivez dans les prochains jours sur www.lvatv.ca les entrevues entre autres avec le ministre Lamontagne et Roméo Bouchard