Cet été les groupes agricoles et l’industrie des engrais réclamaient que le gouvernement fournisse un soutien aux agriculteurs en raison de l’impact des tarifs douaniers imposés sur les engrais russes. Les groupes agricoles et le secteur des engrais ont lancé un appel au gouvernement fédéral pour qu’il indemnise les agriculteurs de l’Est du Canada qui ont subi les effets négatifs des tarifs douaniers imposés par le gouvernement fédéral sur les engrais importés de Russie. Ces groupes exigeaient aussi une certaine prévisibilité et l’élimination à temps des tarifs pour que les agriculteurs puissent planifier leurs activités à l’automne. «La guerre en Ukraine a nui sérieusement à la sécurité alimentaire mondiale, et l’industrie agricole canadienne est bien placée pour y remédier en partie, mais pour que les agriculteurs puissent le faire, ils ont besoin d’un approvisionnement sûr et prévisible en engrais pour maximiser le rendement des cultures», disent-ils.
Le 3 mars 2022, le gouvernement fédéral a instauré un tarif douanier de 35 pour cent sur toutes les importations russes, y compris les engrais. Il a pris cette mesure sans aucune consultation préalable du secteur agricole et, par conséquent, les agriculteurs de l’Est du Canada ont été touchés de manière disproportionnée, expliquent dans leur communiqué les divers groupes agricoles. L’Ontario, le Québec et le Canada atlantique dépendent fortement des importations d’engrais. Chaque année, environ 660 000 à 680 000 tonnes d’engrais azotés sont importées de Russie dans l’Est du Canada, ce qui représente entre 85 et 90 % de l’ensemble des engrais azotés utilisés dans la région.
Ne pas nuire à la capacité de production des aliments
Notre industrie soutient fermement le peuple ukrainien et condamne l’invasion russe. Nous appuyons également les sanctions et les autres mesures imposées par le gouvernement canadien et nos alliés pour mettre rapidement fin à la guerre. Cependant, les mesures prises par le gouvernement canadien ne devraient pas mettre en péril la capacité du Canada de produire des aliments aujourd’hui et pour l’avenir.
« Il faut indemniser les agriculteurs qui subissent les effets des tarifs douaniers et nous voulons qu’il y ait un approvisionnement sûr et fiable en engrais afin que nous puissions retrousser nos manches et faire notre part pour aider le monde à traverser cette crise », a déclaré Brendan Byrne, président des Producteurs de grains de l’Ontario.
Le Canada est le seul pays du G7 qui prélève des droits de douane sur les engrais russes. Il en résulte un désavantage concurrentiel pour l’industrie canadienne de l’agriculture par rapport aux autres pays s’indigne le regroupement.
« Les agriculteurs ont dû assumer les coûts des tarifs douaniers, ce qui a désavantagé les agriculteurs canadiens par rapport aux agriculteurs d’autres pays où de tels tarifs n’ont pas été imposés sur les engrais. Il faut indemniser les agriculteurs et leur fournir des solutions concrètes pour la saison des semis de 2023 et mettre en œuvre ces solutions.», a déclaré Christian Overbeek, président des Producteurs de grains du Québec.
« Il est essentiel pour la planète que les agriculteurs canadiens aient les meilleures récoltes cette année. On ne peut pas faire pousser des cultures sans engrais, et on ne peut pas produire de la nourriture sans cultures. L’engrais étant un produit mondialisé, ce tarif devient un coût supplémentaire payé par les agriculteurs et ne fait que les pénaliser. Nous avons hâte de régler le problème avec le gouvernement. », a déclaré quant à lui, Roy Culberson le président, Atlantic Grains Council.
« Les engrais constituent l’intrant le plus important pour garantir des rendements forts et robustes, selon Karen Proud, présidente et chef de la direction, Fertilisants Canada. Nous devons soutenir nos producteurs et l’industrie a besoin de prévisibilité pour la saison des semis de 2023, car la planification se fait maintenant. Plus que jamais, le monde a encore plus besoin du Canada. »
« Les semis de l’automne approchent rapidement », a déclaré Russel Hurst, directeur exécutif de l’Ontario Agri Business Association. «La compensation des producteurs et la prévisibilité pour l’industrie seront deux facteurs importants dans les mois à venir, alors que l’industrie agricole canadienne se mobilise pour faire ce qui est nécessaire en réponse à cette crise mondiale. »
Le groupe à l’origine de ces réclamations représente le secteur canadien des engrais ainsi que des groupes agricoles défendant les intérêts de plus de 50 000 agriculteurs. Il s’agit notamment de l’Atlantic Grains Council, de la Christian Farmers Federation of Ontario, de Fertilisants Canada, des Producteurs de grains de l’Ontario, de l’Ontario Agri Business Association, de l’Ontario Bean Growers, des Producteurs de canola de l’Ontario, des Producteurs de grains du Québec, de Sollio Agriculture et de Sylvite Agri-Services.