La Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ) et l’ensemble de ses 13 syndicats régionaux ont dévoilé le 28 novembre dernier, 19 revendications pour que des réformes majeures viennent appuyer rapidement la prochaine génération d’agricultrices et d’agriculteurs.
La relève agricole de l’Outaouais s’est dite fière d’avoir participé à cette plateforme, et joint sa voix à l’ensemble des relèves de partout au Québec pour rappeler que l’autonomie alimentaire doit devenir une priorité au Québec. Pour y arriver, dit-elle, il est essentiel de soutenir la relève agricole de toutes les régions.
« Trop souvent la relève agricole est dans l’angle-mort des politiciens et politiciennes. Quand on parle d’autonomie alimentaire, de protection de l’environnement ou de dynamisation de nos campagnes, on devrait automatiquement penser à la relève agricole. On est très fier de faire partie de cet effort collectif pour améliorer les conditions d’établissement des relèves.» a dit Tommy Lauzon, président de la relève agricole de Laurentides/Outaouais et producteur maraîcher.
Les revendications de la FRAQ qui sont rassemblées au sein d’une plateforme, sont le fruit d’un travail historique de collaboration entre des jeunes de la relève et des spécialistes indépendants. Elle cumule non seulement les demandes présentées lors des congrès nationaux de l’organisation, mais est également le résultat de consultations tenues auprès des 8 000 jeunes établis en agriculture partout sur le territoire québécois, dont 2 % sont établis en Outaouais.
Par exemple, afin de favoriser la transmission des actifs à la prochaine génération d’agriculteurs et d’agricultrices, la relève propose de créer un incitatif fiscal sous forme de crédit d’impôt lors de la vente d’une terre agricole lorsque la personne qui l’acquiert a moins de 40 ans et détient une formation adéquate.
La hausse spectaculaire du prix des intrants agricoles et des taux d’intérêt affecte dramatiquement les liquidités des entreprises de la relève. Les programmes actuels ne sont plus adaptés à la nouvelle réalité économique et financière, dit-on. La FRAQ demande, d’une part, de rapidement doubler les montants du programme appui financier à la relève de La Financière agricole du Québec et, de l’autre, le développement d’un prêt long terme à taux d’intérêt fixe et bas. C’est deux outils sont indispensables pour garder la tête des jeunes entreprises agricoles hors de l’eau dans un contexte imprévisible.
Crédit d’impôt remboursable pour l’achat en circuit-court
Afin de soutenir l’achat d’aliments produits ici, la relève agricole propose de travailler en collaboration avec le gouvernement d’instaurer un crédit d’impôt remboursable à l’achat d’aliments locaux en circuits-courts. Cette mesure serait un puissant incitatif vers l’atteinte de l’autonomie alimentaire, favoriserait les économies régionales, diminuerait le transport routier et encouragerait la consommation de produits sains.
Également, pour éviter la folklorisation de la pratique de l’agriculture, la FRAQ demande qu’elle occupe un plus grand espace au sein du cursus scolaire québécois. Un financement récurrent des ressources spécialisées en santé mentale pour le milieu agricole (comme les travailleurs et travailleuses de rang) fait aussi partie des 19 revendications.
« Notre plateforme ratisse large et est à la hauteur des défis de notre siècle. C’est la voix de l’ensemble des régions qui s’y retrouve. Nous demandons aux villes et aux municipalités, au milieu agricole et à la société civile, de se mobiliser. Il faut que le nouveau mandat du gouvernement caquiste soit jugé par l’importance qu’il donnera à la survie de la génération montante en agriculture », ajoute Julie Bissonnette, présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec et productrice laitière au centre-du-Québec.