À l’heure où la Fédération du lait, Les Producteurs de lait du Québec, s’apprête à ponctionner 0,35 cent de l’hectolitre aux producteurs de lait de la province, comme nous vous l’apprenions dans une de nos Quotidiennes la semaine passée, pour financer des équipements pour des laiteries afin de les aider à transformer leurs surplus de protéines laitières, on apprenait hier la fermeture de la Laiterie Ora ( voir autre texte), et ce matin plusieurs sources nous confirment que c’est le gong de la fin aussi pour la Laiterie Lampron. Les petites laiteries et petites fromageries ont du mauvais sang à se faire dirait-on pour l’année 2023.
À Saint-Boniface, aux portes de Shawinigan, la Ferme Y. Lampron & fils avait lancé sa propre marque de lait il y a quelques années seulement. Fière de son lait bio, la famille Lampron faisait embouteiller dans des bouteilles de verre et se distinguait par un lait de très haute qualité comme le lait ORA. La famille Lampron parlait avec fierté de son troupeau au pâturage et garanti sans antibiotique. Tout ce qu’il fallait pour séduire le consommateur soucieux d’un produit d’exception.
La spécificité du verre appuyait l’idée d’un lait VRAI, de terroir et rentrait dans le discours actuel de l’écoresponsabilité. Ils ont affronté la COVID avec brio, mais il semble que la pandémie a réellement affecté le projet. Plus d’une centaine de points de vente à travers le Québec n’auraient donc pas suffi à la survie de ce lait d’exception considéré ‘’produit de niche’’.
À échanger à plusieurs reprises avec des acteurs de taille moyenne dans le domaine de la transformation laitière et fromagère, le même discours revient en boucle : «L’écart du prix du lait est trop grand entre le lait pour les produits de spécificité et le prix du lait de commodité».
À continuer à faire perdurer le système actuel, ils sont nombreux à penser que les annonces de fermetures vont se multiplier autant dans le monde des laiteries que des fromageries».
Saura-t-on arrêter l’hémorragie?
Photo: Troupeau au pâturage