Les Producteurs de grains du Québec (PGQ) viennent de sortir un rapport qui semble offrir une image de leur fédération sensible à l’agriculture durable. Quelques producteurs de grande culture ont reçu ce rapport avec étonnement et traduisent un certain scepticisme. D’autant qu’ils craignent encore de payer plus cher leurs cotisations puisque les PGQ annoncent depuis quelques jours dans les comités de région une augmentation de 10 a 20 % des prélevés dont une partie ira directement à l’UPA, selon ce qu’a appris La Vie agricole!
Dans ce rapport des PGQ intitulé ‘’Mémoire déposé dans le cadre des consultations publiques sur la stratégie gouvernementale de développement durable 2022-2027’’, il est écrit qu’il faut : «Envisager un assouplissement de la transition e?nerge?tique sous deux formes possibles : En exemptant les producteurs de la taxation sur le carbone, conforme?ment a? l’exemption offerte au palier fe?de?ral pour le die?sel et biento?t le propane agricole; En versant ces sommes dans un fonds propre aux producteurs pour des actions ou investissements propres a? la re?duction d’e?mission de GES; »
Marre de se faire materner!
Les producteurs auxquels nous avons parlé voient dans cette approche une approche excessive : « La Fédération demande une exemption, mais pour créer un fonds qu’elle va gérer. Cette gestion à outrance démontre une autre tentative d’intervenir dans nos entreprises agricoles, voir materner et patronner nos entrepreneurs agricoles.», nous a-t-on dit!
Quand les PGQ écrivent aussi qu’il faut : «Soutenir financie?rement l’accompagnement des producteurs en matie?re de services- conseils; Soutenir par une re?mune?ration les biens et services environnementaux dans une optique du maintien de la rentabilite? de la compe?titivite? du secteur des grains.», certains producteurs s’interrogent!
Le syndicat expansionniste devenu intrusif
Pour les producteurs de grande culture qui nous ont rejoints, c’est juste «comme toujours demander plus au gouvernement, ni plus ni moins».
Voici ce qu’on nous a écrit : «Les services-conseils sont liés aux politiques agricoles et le soutien ne sert qu’à éponger une partie de la facture. En bout de ligne, le soutien demandé ne sert qu’à aider à payer de nouvelles dépenses (…) Il faut se questionner sur les services-conseils qui lient maintenant davantage les conseillers au gouvernement. Si le lien des agronomes envers les fournisseurs d’intrants a mérité un tel débat, on doit pouvoir se questionner sur les conséquences que nos agronomes sont désormais liés exclusivement aux autorités gouvernementales! (…) Le rôle de conseiller a été oblitéré! Les autorités réglementent, les agronomes obtempèrent, le syndicat expansionniste est devenu un intervenant intrusif. Pendant ce temps, l’agriculteur doit faire face à de nouvelles obligations sans que jamais personne ne tienne compte que c’est lui qui se tape tout le boulot ! Et comme il est bien occupé notre agriculteur, tous ces gens qui vivent de l’agriculture sans jamais se salir les mains vont l’aider de la façon qui leur convient à eux: ils vont l’encadrer étroitement et lui dicter comment vivre de l’agriculture!»