La Vie agricole a obtenu une entrevue exclusive avec le ministre de l’Agriculture du Québec, André Lamontagne, lors de sa mission en Europe, où il se trouve actuellement pour rencontrer des décideurs du monde agricole et découvrir l’agriculture et l’agroalimentaire Outre-Atlantique. Le ministre Lamontagne qui quittait la Gare du Nord à Paris lorsque nous lui avons parlé par téléphone se félicite d’ailleurs de goûter le 4 septembre prochain le premier fromage réalisé avec la recette «Bergeron» par la fromagerie Terre de fromages en Belgique.
Le ministre nous a confié que du fromage en grains à la méthode Bergeron sera maintenant produit en Belgique. Le ministre participera au cours de sa mission aussi à la foire agricole de Battice où le Québec est invité d’honneur cette année.
Avant de rencontrer divers dignitaires belges, il a pu s’entretenir avec le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire de la France, Marc Fesneau, qui évoquait récemment dans les médias français «un bouleversement des productions agricoles face aux épisodes caniculaires» et qui rappelait alors « son soutien au modèle des bassines », ces réserves de substitutions d’eau pour les producteurs.
Le sujet a été un débat virulent et violent en France ces derniers mois notamment à la suite des manifestations à Sainte-Soline. Nous avons demandé au ministre Lamontagne de nous raconté son début de mission.
Yannick Patelli/La Vie agricole: Quels ont été vos échanges avec le ministre français de l’Agriculture?
André Lamontagne: « Cela m’a permis de constater qu’au Québec, on est tous très positifs suite à la mise en place du plan d’agriculture durable. On a chez nous une mobilisation de tous! Les acteurs s’accordent sur le bien-fondé de notre démarche. Mes échanges ici avec le ministère Fesneau m’ont permis de constater qu’on partage les mêmes objectifs sur les fertilisants, la santé des sols. Je constate en France une plus grande fracture entre les gens qui produisent et les gens qui consomment, mais nos objectifs avec le ministre français sont communs: faire une agriculture pour nourrir les gens avec une agriculture plus durable et plus attractive pour les jeunes».
Yannick Patelli/La Vie agricole: Vous avez visité un Costco et un magasin Auchan, tous deux des magasins de distribution, quelles nouvelles opportunités se dessinent en France pour le bioalimentaire québécois ?
André Lamontagne: « Je cherche par mes démarches à créer des opportunités pour nos entreprises. Je me félicite de trouver chez Costco d’ailleurs une Bouteille d’un litre de relish de l’entreprise Canada Sauce du Saguenay et des concombres des serres Toundra, de mon coin»
Yannick Patelli/La Vie agricole: Vous avez aussi rencontré Valérie Lacroute, vice-présidente pour l’agriculture urbaine de la région Île-de-France, que vous a-t-elle appris alors que Montréal est leader en agriculture urbaine avec 57 fermes urbaines alors que Paris n’en compte que 30?
André Lamontagne: « L’Île-de-France c’est 5000 producteurs agricoles et en janvier 2023 la région a implanté un pacte d’agriculture commun. Il m’intéressait de l’entendre sur les défis rencontrés et d’en apprendre sur l’accompagnement fourni aux producteurs.»