ALEXCIA PLAMONDON
Le 2 mai dernier sur le plateau de Zone agricole, Yannick Patelli et ses invités ont abordé le coût de l’agriculture au Québec. Ils en ont aussi profité pour échanger sur les manifestations des agriculteurs.
Comme à l’habitude, l’émission a débuté avec un tour d’horizon sur la situation. Le porte-parole de l’Institut Jean-Garon, Simon Bégin, a expliqué qu’il y a toujours eu des manifestations. « Il n’y a aucune profession ou peu qui rencontre autant de risques », a-t-il souligné. Chaque année, les producteurs ne peuvent pas prédire comment vont se porter leurs récoltes. Il peut y avoir des facteurs climatiques et sociaux qui impactent leur situation.
Au courant des années, il y a eu plusieurs crises dans le milieu agricole. Par exemple, la grande colère verte entre 1974 et 1975 ainsi que la crise du groupe Lait’quitable initié par les producteurs en 2016. Plus récemment, le conflit entre la Russie et l’Ukraine a été une source de problèmes chez les agriculteurs.
Les agriculteurs sortent avec leur tracteur pour manifester. Ils veulent faire valoir leur mécontentement concernant les papiers à remplir et les nombreux règlements qu’ils doivent suivre. La même situation s’est produite en France. D’ailleurs, Yannick Patelli a souligné que la problématique serait réglée chez les Français selon les médias des pays européens. L’agronome Yan Turmine a des doutes que tout soit rentré à la normale puisqu’il y a beaucoup d’acteurs concernés. Il croit qu’il y a peut-être eu des discussions entre le syndicat et le gouvernement, mais que tout n’est pas conclu. M. Turmine a ajouté que même s’il y a une entente, les papiers que doivent remplir les agriculteurs ne changeront pas.
Une envie toujours présente
L’ancien sous-ministre au MAPAQ et coprésident de l’Institut Jean-Garon, Michel St-Pierre, a mentionné que l’envie de manifester a toujours été présente dans le milieu agricole. Évidemment, ce n’est pas comme ça chaque année, il y a des moments plus calmes, mais ils n’ont pas peur de manifester pour faire valoir leurs points. Avec les manifestations actuelles, les agriculteurs revendiquent le fait qu’il y a trop de règlements et le coût que ça implique. Le taux d’intérêt a augmenté et les fermes au Québec sont plus endettées qu’ailleurs au pays. Un facteur expliquant ce phénomène est que les producteurs du Québec achètent de la machinerie neuve. M. St-Pierre a dit que c’est un fait qui est documenté.
Toutefois, il y a des aides financières et pour couvrir des pertes de mauvaises récoltes. Il y a des programmes fédéraux aussi qui aident à stabiliser le revenu sur une certaine période. Ce qui est demandé est d’avoir plus d’argent et une meilleure répartition de celle-ci.
Selon Yan Turmine, la crise agricole n’est pas nécessairement que financière. « Je crois qu’il n’a jamais eu autant d’argent dans le monde pour le système agricole. On a peut-être un problème de répartition de l’argent. »
Pour plus d’informations sur le sujet, il est possible de consulter l’épisode 13 de Zone agricole sur le site de MAtv Québec ou de lire les divers textes sur le sujet sur www.lavieagricole.com.