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C’est qui le Patron? Comment produire du lait rentable pour le producteur selon les critères des consommateurs

Depuis 2016 en France, C’est qui le Patron a révolutionné le système laitier au profit des producteurs qui reçoivent un juste prix pour leur production. L’homme derrière cette idée novatrice c’est Nicolas Chabanne.

La Marque C’est qui le patron ? est une société coopérative d’intérêt collectif. L’initiative permet aux consommateurs de reprendre la main sur leurs actes d’achat en décidant eux-mêmes de la composition des produits en rayons, et aux agriculteurs les produisant, d’être rémunérés à la juste valeur de leur travail.

Après le succès dans le lait, une vingtaine d’autres produits sont produits sous le même concept depuis 2022 avec toujours pour objectif le juste prix au producteur.

Les débuts de « C’est qui le patron ?»

Tout a commencé  dans le département de l’Ain en 2016, où une cinquantaine de producteurs de lait de la coopérative Bresse Val de Saône se retrouvent dans une impasse pour vendre leur lait. Cette année-là, la crise du lait bat son plein et les débouchés se font rares. La coopérative réussit à trouver un contrat avec une laiterie italienne qui collecte leur lait à 0,22 € ( 0,32 dollars canadiens ) le litre. Le prix est trop bas selon les besoins réels des producteurs.

S’ensuit une chaine humaine : Martial Darbon, producteur de lait et président de la coopérative à cette époque, tente d’alerter les alentours. Il part distribuer des tracts dans les supermarchés de la région. L’un des prospectus arrivera entre les mains du directeur du Carrefour Market de Vonnas.

Ému par la démarche de l’agriculteur, il fera remonter l’information au siège de Carrefour. Martial Darbon est vite mis en relation avec Nicolas Chabanne, créateur du collectif des Gueules Cassées, une marque qui valorise les produits agroalimentaires moches et qui lutte contre le gaspillage alimentaire et Laurent Pasquier, créateur du site internet Mes Goûts.fr, une application d’analyse nutritionnelle.

En 2016, la société est constituée par Nicolas Chabanne et Laurent Pasquier, afin de permettre une plus juste rémunération des producteurs de lait français. À l’origine de la démarche, ce binôme est parti de cette conviction simple : Si chaque consommateur accepte de payer quelques centimes de plus la brique de lait, des centaines de familles de producteurs pourront être sauvées.

 

Le chemin particulier de la brique de lait bleue «C’est qui le Patron ?»

Deux autres parties prenantes ont aidé au lancement de C’est qui le Patron ?

D’un côté, la laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel  qui collecte le lait et le conditionne dans une brique bleue sur laquelle est inscrit le message suivant?: « Ce lait rémunère au juste prix son producteur ».

De l’autre, Carrefour, premier distributeur à proposer cette brique dans ses 5?500 magasins en France.

Rapidement, cette brique devient le plus gros succès agroalimentaire des trente dernières années.

Fin 2020, la totalité des bénéfices de la société ont été reversé à des actions de solidarité à destination des producteurs en difficulté, au personnel soignant, à des commerçants victimes de la Covid, ou encore à des programmes de protection des abeilles.

En avril 2021, la société commercialise une trentaine de produits différents, pour un chiffre d’affaires annuel d’environ 100 millions d’euros. Elle a soutenu plus de 3 000 producteurs français et compte plus de 10 000 sociétaires.

En septembre 2021, 300 millions de produits ont été vendus dont 246 millions de litres de lait. 3?000 exploitations sont soutenues et plus de 16,2 millions d’acheteurs sont réguliers.

Les consommateurs au cœur du système

Le cahier des charges des produits est soumis aux consommateurs via des questionnaires en ligne. Les consommateurs peuvent définir les modalités de production et le prix de vente qu’ils considèrent acceptables. Une fois le vote effectué, les produits sont fabriqués par des usines de fabrication suivant le cahier des charges choisi par les consommateurs.

Les coûts de publicité sont remplacés par une communication sur les réseaux sociaux, des relais médias et du bouche à oreille. Après leur commercialisation, les consommateurs sont invités à venir vérifier que tous les critères de fabrication et de rémunération votés préalablement sont bien respectés, tant chez l’agriculteur qu’à l’usine de fabrication.

 

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