L’occupation du territoire: Essentiel pour Garon, Picotte et Lacaille

Marcel Lacaille, entrepreneur, autrefois grand propriétaire de juments et d’étalons au Québec était l’ami intime d’Yvon Picotte, l’ancien ministre de l’Agriculture du Québec  qui nous a quittés en mai. Les deux hommes étaient tellement tissés serrés au point où Yvon Picotte a confié à Marcel Lacaille; « Maintenant que je ne serai plus là, tu dois t’occuper de mon fils comme si c’était ton fils». Il lui a aussi demandé de lancer un cri du cœur pour le monde du cheval de course et la vie active des régions.

L’amitié entre Yvon Picotte et Marcel Lacaille était soudée autour de leur amour pour le Québec, pour les chevaux et pour les régions. Avec le départ de son ami Picotte, Marcel Lacaille se remémore des actions qu’ils ont voulues tous les deux pour grandir le Québec. Il se désole que plusieurs décideurs n’aient pas su au moment venu croire à la force économique de l’élevage des chevaux de course au point de laisser partir cette activité et ses retombées en Ontario.

La sourde-oreille de L’UPA

Marcel Lacaille alors qu’il était vice-président de la SONACC ( Société nationale du Cheval de Course ) se souvient de la non-écoute des présidents de l’UPA d’alors, que ce soit Marcel Groleau ou Christian Lacasse qui ont fait la sourde oreille à ce qui aurait pu devenir une force pour le développement économique des régions et l’occupation du territoire.

Pourquoi L’UPA au cœur du moteur agricole au Québec n’a-t-il pas accompagné la SONACC pour permettre à des jeunes d’accroître leur talent ici plutôt que de les laisser partir dans la province voisine avec les conséquences que l’on connaît aujourd’hui : les meilleurs jockeys, les meilleurs chevaux, tous et toutes rendus en Ontario. Le résultat : une perte réelle pour l’économie globale du Québec.

«L’UPA non plus n’a pas eu la vision pour le développement des régions», nous a confié Marcel Lacaille. C’est le triste bilan qu’il a pu faire avec Yvon Picotte, ancien ministre de l’Agriculture dans les derniers jours avant son départ.

Garon et Picotte des alliés pour l’agriculture

Les deux amis ont eu l’occasion de se remémorer leur amour pour l’agriculture du Québec et les hommes qui ont marqué celle-ci, et comme nous le dit Marcel Lacaille, évidemment Jean Garon est le premier sur la liste.

Yvon Picotte, bien que provenant d’un parti opposé à Jean Garon était très admiratif du travail effectué par Jean Garon au Parti Québécois pour l’agriculture dans son ensemble. Sans nul doute Jean Garon dans son moment aurait su percevoir les pertes occasionnées par l’abandon au Québec du monde de l’élevage des chevaux et des courses.

Un rapport du Vérificateur accusateur

En 2006 en réaction au rapport du vérificateur général concernant la vérification particulière menée auprès de la SONAC, les anciens administrateurs ont rectifié plusieurs affirmations les accusant de mauvaise gestion rappelant qu’au moment de leur nomination l’industrie était en faillite et croulait sous plus de 13 millions de dollars de dettes accumulées en trois ans sous la férule du ministère de l’Agriculture.

Les administrateurs de la SONACC rappelaient aussi « Au cours de la période s’étalant de 1999 à 2005, la SONACC a déclaré près de 30 millions de dollars de profits avant amortissement. L’aide de l’État à la relance de l’industrie, pour les sept ans de la période en cause dans le rapport du Vérificateur, s’est élevé à 90 millions de dollars. (…) Les retombées économiques ( en chiffre d’affaires brut) de l’industrie coordonnée par la SONACC ont été de 2,5 milliards de dollars, rapportant des revenus nets autogénérés de 427 millions de dollars. En résumé chaque dollar du contribuable investi dans la relance de l’industrie (  90 millions de $) géré par les anciens administrateurs a généré 4,7 fois plus de revenu, soit le 427 millions $.»

À cette période plus de 3000 emplois directs et indirects ont survécu et la valeur moyenne des poulains (Yearling)  passait de 6000 à 17 000 $ en 2002.

L’erreur du Québec : l’abandon des élevages de chevaux de course

L’erreur du Québec aura été de privilégier la présence des appareils de loterie vidéo (ALV) dans les bars alors que l’Ontario a concentré 100 % de ses ALV (plus de 8000) dans les hippodromes de la province. La province a ainsi signé l’arrêt de mort de l’industrie des courses!

Ce que le Québec n’a pas compris

Ce que le Québec n’a pas compris, c’est que le jeu autour du cheval de course est sain, ne serait-ce que pour le contact avec l’animal et les humains qui gèrent ce sport alors que les appareils de loterie vidéo sont porteurs de maux aujourd’hui connus de grande dépendance.

Ce que le Québec n’a pas compris, c’est que les courses de chevaux ce sont aussi des fermes un peu partout au Québec qui jouent un rôle dans l’occupation du territoire et font vivre divers métiers en région.

Ce que le Québec n’a pas compris, c’est que moins de fermes d’élevages c’était l’assurance que l’expertise parte ailleurs, ce qui est survenu d’ailleurs et la valeur économique avec!

Le bon modèle aurait été de s’inspirer du PMU français (pari mutuel urbain) qui reste un des liens les plus forts en occident entre le monde de la ville et le monde de la campagne autour d’un sport noble : les courses de chevaux.

«Le Québec a aujourd’hui le devoir de demander à Loto-Québec (pour le bien du secteur du cheval de course, mais aussi pour le bien de ses citoyens), de relancer l’existence des hippodromes et des activités connexes». C’est ce que pensait Yvon Picotte avant de partir. C’est ce qu’il confiait à Marcel Lacaille, l’homme qui a toujours murmurait aux oreilles de chevaux.

Il est temps de ne plus murmurer, mais de crier ‘’Haut et Fort’’ que le secteur des courses de chevaux a été spolié et qu’il est plus que temps que les honneurs lui soient à nouveau octroyés. Et la plus belle manière de rendre hommage à ce secteur délaissé serait de lui donner les moyens de se relancer au Québec et à travers le Canada.

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